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La vague de froid complique l'organisation de la campagne présidentielle

La vague de froid devrait durer jusqu'à la fin du mois. Entre la difficulté d'organiser les déplacements et une opinion publique frigorifiée, quelles peuvent être les conséquences sur le déroulé de la campagne présidentielle ?
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La campagne présidentielle en mode congélation (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

La vague de froid devrait durer jusqu'à la fin du mois. Entre la difficulté d'organiser les déplacements et une opinion publique frigorifiée, quelles peuvent être les conséquences sur le déroulé de la campagne présidentielle ?

"Jusqu' à la déclaration officielle de candidature de Sarkozy, la campagne présidentielle est congelée". Avec la vague de froid, la métaphore de Louis Aliot, directeur de campagne de Marine Le Pen est à prendre au sens propre.

Difficultés d'organisation

Comme la plupart d'entre nous, les candidats ne sont pas ravis des températures polaires. Mais comme la plupart d'entre nous, ils sont obligés de se lever le matin pour faire le job. Si leur équipes font tout pour les préserver au maximum des contingences matérielles, les aléas de la météo peuvent influencer la campagne.

La semaine dernière, Marine Le Pen a annulé un déplacement dans la Manche, en partie à cause du mauvais temps. "On ne s'imaginait pas au pied du Mont Saint Michel par -2° avec des bourrasques de vent", explique son entourage. L'équipe de Nicolas Dupont-Aignan pour l'instant n'a annulé aucun voyage. "Mais à Lille, le train a eu une heure de retard. Ca décale le planning. On a du s'adapter et demander à un militant de nous attendre à la gare. C'est sutout pour lui que c'est génant".

Au froid, s'ajoute la grêve des transports aériens. En meeting à Toulouse dimanche dernier, Mme Le Pen n'a eu un vol de retour que le lendemain.

Changement de programme

C'est afin d'éviter de rester sur le tarmac, que lundi, François Bayrou s'est rendu de Pau à Castres en voiture. Aujourd'hui, il est dans l'Orne. Au MoDem, on souligne avec malice qu'il est le candidat à prendre le plus de risque avec sa tournée des villes moyennes.

"Tant que les difficultés météo persistent, on a prévu de moins densifier le programme des visites. Car avec le froid on perd du temps", témoigne son entourage. Mais, le candidat du MoDem a annulé sa visite dans l'Indre, lundi prochain. Elle sera remplacée par un déplacement dans le Val-de-Marne, moins compliqué à organiser.

"Il faut être pragmatique", explique Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem. "Cela ne sert à rien de faire courir des risques au gens qui nous suivent ou qu'on a invité. On devait emprunter des petites routes secondaires gelées", poursuit-il.

Le porte-à-porte privilégié

"Réchauffez-vous avec le Front de gauche", pouvait-on entendre ce week-end sur le marché de Malakoff. Cela aide pour le slogan d'accroche et d'approche, mais la principale conséquence de l'ambiance sibérienne concerne le travail militant. Les opérations de tractage sont plus délicates. "Je me suis acheté une paire de mitaines", rigole Ian Brossat, conseiller de Paris communiste. "Plus sérieusement, j'ai décider de réorienter ma campagne vers le porte à porte ce week-end. Dehors, les gens ne s'arrêtent pas. Chez eux, ce sera quand même plus simple pour discuter", explique-t-il.

"Même s'il n'y a pas grand monde dans de la rue, c'est important psychologiquement d'aller dehors. Il faut montrer qu'on y croit. A moins de 80 jours de l'élection, on n'a pas le choix, il faut y aller", témoigne Delphine Burkli, conseillère UMP du IX ème arrondissement de Paris. "Et puis cela soude une équipe de militants. Ce sont les plus motivés. Dimanche, on a tous pris un vin chaud après le tractage. Même aves les militants des autres partis, cela crée une complicité. On partage la même galère", ajoute-t-elle.

C'est surtout pénible pour les colleurs d'affiches. Par définition, comme l'affichage est sauvage, ils travaillent la nuit. "Ils y vont quand même, on est assez fier d'eux", témoigne t-on dans l'entourage de M.Dupont-Aigan.

La plupart des élections en France se déroulent au début du printemps. Les partis politiques sont donc habitués à faire campagne pendant l'hiver. Mais beaucoup de militants plébiscitent les élections législatives parce qu'elles se déroulent au mois de juin.

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