Le candidat du MoDem, François Bayrou, tient son premier meeting de campagne à Pau
Trois jours après l'annonce à Paris de sa troisième candidature à l'Elysée, François Bayrou a tenu, samedi 10 décembre à Pau, sa première réunion publique en se posant en garant de "l'impartialité de l'Etat" face aux affaires du PS et de l'UMP.
Le président du MoDem, François Bayrou, qui s'est porté officiellement candidat à la présidentielle de 2012, mercredi 7 décembre, à la Maison de la chimie à Paris, a choisi samedi une annexe du stade de la section paloise de rugby, dans la capitale du Béarn, pour tenir sa première réunion publique.
"Mes racines et les raisons de mon combat"
Celui qui s'était déjà porté candidat en 2002 et en 2007 a expliqué au millier de convives présents, venus de tous les départements du sud-ouest, scandant "François président", qu'il se devait de réserver sa première sortie à ses amis béarnais rappelant son attachement à ce club de rugby.
"C'était important que je montre à tous mes amis des Pyrénées que c'était ici qu'étaient à la fois mes racines et les raisons de mon combat", a résumé le dirigeant centriste à son arrivée. "C'est dans ce stade que beaucoup de Béarnais vibrent. C'est à la fois un lieu de rassemblement et un lieu identitaire, et la France a aujourd'hui besoin d'être une et rassemblée", a-t-il ajouté.
M. Bayrou dénonce les affaires au PS et à l'UMP
Dans son fief béarnais, M. Bayrou a dénoncé "le spectacle que donne le PS aujourd'hui, du haut en bas de l'échelle, de la fédération de l'Hérault à celle des Bouches-du-Rhône en passant par celle du Pas-de-Calais, avec de terrible accusations de corruption dans tous les sens".
"Il n'est pas sain qu'un seul parti ayant de tels usages et de telles moeurs prétendent monopoliser l'intégralité du pouvoir en France", a-t-il lancé, lors d'un discours d'une heure vingt.
"De l'autre côté, quand on voit l'UMP et le pouvoir qui est organisé par ce parti, quand on voit l'arbitraire qui s'est installé au coeur de l'Etat, les affaires qui se succèdent, l'intimité avec les milieux d'affaire, la protection des privilèges institués en règle, on se dit qu'il n'est pas possible de leur donner, en avril et mai, quitus de ce qu'ils ont fait depuis cinq ans", a-t-il poursuivi.
"Imposer le changement"
"Ce qui nécessaire, indispensable, c'est que le peuple français, les anonymes autant que les engagés, imposent à cet univers partisan le changement", a-t-il dit. "Cela ne pourra se faire que par un changement au sommet de l'Etat républicain en France, au centre de l'Etat. Il faut restaurer l'Etat dans son impartialité, la démocratie dans ses principes, chasser, éradiquer les affaires du coeur de l'Etat".
"Nous savons tous que nous allons devoir faire des efforts mais au moins pouvons nous prendre l'engagement devant les Français que désormais au coeur de l'Etat, c'est l'honnêteté qui régnera et que personne ne sera dépendant d'affaires qui viennent du passé ou d'ailleurs", a-t-il ajouté.
L'Europe doit être "une démocratie et pas une oligarchie"
Sur la question européenne, M. Bayrou a estimé que l'accord conclu vendredi à Bruxelles était "déséquilibré" car il parle de "discipline" mais pas de "solidarité". Or, pour François Bayrou, l'Europe doit s'attacher à conjuguer ces deux impératifs en y ajoutant "une exigence démocratique". "Nous voulons que l'Europe soit une démocratie et pas une oligarchie", a-t-il lancé, se disant convaincu qu'à terme l'UE aura "un président élu au suffrage universel".
"Mais cela ne remplacera pas le redressement de la France", a expliqué M. Bayrou, en rappelant ses deux priorités pour redresser le pays: produire et instruire. Le leader centriste s'est amusé de voir ses concurrents, François Hollande et Nicolas Sarkozy, reprendre ces thèmes à leur compte: "notre place dans la campagne électorale a commencé à faire ses preuves et ce n'est pas fini", a-t-il lancé.
Le 3e homme de la présidentielle de 2007
François Bayrou s'est lancé officiellement, cette semaine, pour la troisième fois dans la compétition présidentielle. En 2007, il était arrivé en troisième position derrière Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal.
Interrogé lors l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, jeudi 8 décembre, à propos d'un éventuel rapprochement avec Nicolas Sarkozy, le président du MoDem avait affirmé ne rouler ni pour Nicolas Sarkozy, ni pour François Hollande ni pour personne d'autre". "Je refuse d'être abêti par ce clivage droite-gauche, avait-il déclaré.
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