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Le défilé des candidats sur France 2 : exercices de style - 2e partie

Diffusion ce soir sur France 2 de la deuxième émission spéciale de "Des paroles et des actes." François Bayrou, Jacques Cheminade, Nicolas Sarkozy, Nathalie Arthaud et Jean-Luc Mélenchon ont été interrogés, dans cet ordre, en direct, sur leur programme mais aussi sur leurs adversaires. L'occasion de marquer leurs différences tout au long des 15 minutes d'interview.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Franceinfo (Franceinfo)

François Bayrou : "A qui vais-je confier le
volant du bus dans lequel sont nos enfants
?"

Le candidat du MoDem a d'abord été confronté à ses déclarations du 19 mars à Grenoble, le jour même de la tuerie de Toulouse. Il avait mis en cause les "hommes publics " qui ne doivent pas encourager "les haines". François Bayrou* a affirmé que ce discours était "absolument justifié ". Et il a refusé les amalgames : "Je n'ai jamais mentionné ni de près ni de loin Nicolas Sarkozy dans cette affaire, pas plus que d'autres, c'est vous qui faites le lien. Je parle des poisons qui existent dans la société française, la haine des juifs et des musulmans..."*

Puis il a défendu son programme économique, la nécessité de produire en France et d'organiser des stratégies nationales "filière par filière":  "Lorsque les industriels sauront que les produits produits en France seront préférés par les consommateurs au nom d'une consommation responsable, ils produiront chez nous."

Et il a fait de la confiance la seule question de la présidentielle: "A qui vais-je confier le volant du bus dans lequel sont nos  enfants. Est-ce qu'il voit juste, est-ce qu'il tient bon, est-ce qu'il est  courageux, a la force et le caractère de cette fonction ?"

Jacques Cheminade et la conquête spatiale :  "Une traction vers l'avenir!"

"C’est très difficile en France
pour un parti d’émerger
" a affirmé Jacques Cheminade pour expliquer son absence de la scène politique entre les élections présidentielles.

Il a
essayé de relativiser la part consacré à la conquête spatiale et notamment à la
conquête de Mars dans son programme, "ça ne fait que 20 pages sur 368"
mais "pour aller
vers demain il faut s’y prendre aujourd’hui, l’espace c’est une traction vers l’avenir
",
autrement dit "il faut booster la recherche."

Où se situe-t-il sur l’échiquier
politique ? "J'ai toujours dit que j'étais gaulliste de gauche
et, si on creusait  davantage,
dreyfusard. C'est-à-dire que je n'aime pas qu'on tape sur l'opprimé.
"

Enfin si Jacques Cheminade est sûr au second tour de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy, "un homme de
caoutchouc, il change tout le temps, il se déforme
", il semble hésiter encore
entre le vote blanc et François Hollande : "Je
pense qu'il est dangereux de s'en prendre au monde de la finance à moitié. On ne peut pas faire un enfant à
moitié. Donc M. Hollande, s'il ne va pas assez loin, prend de très grands risques.
Je voterai blanc s'il continue à  s'exprimer
de cette façon."

Nicolas Sarkozy : "Le mépris le plus cinglant" aux
attaques d’Eva Joly

Le président-candidat a
été interrogé sur les propos tenus la veille par la candidate écologiste dans
la même émission. Elle avait fait état de "présomptions concordantes et
précises
" sur des sources de financements illégales dont aurait
alors bénéficié Nicolas Sarkozy.

Visiblement tendu, il a insisté pour présenter Eva Joly comme  l’"alliée"
du candidat socialiste François
Hollande : "Quand on pense
que cette dame qui viole tous les principes du droit, qui porte des
accusations  scandaleuses sans aucune preuve était magistrate,
ça fait frémir ! Et quand vous vous faites l'écho de
ce qu'elle a dit, vous apportez des éléments,
vous lui demandez des faits et dans ce cas-là, je lui
expliquerai. Mais sur les ragots, sur la médisance, sur la
méchanceté, sur la volonté de détruire et de démolir parce qu'on n'a
rien à dire et qu'on est à trois semaines des élections,
permettez-moi de vous opposer le mépris le plus cinglant, pas à vous
(mais) à ce qu'elle a dit".

Le président-candidat n’a
pas suivi son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé sur François Bayrou
qui pourrait "sûrement " être le son Premier ministre : "Le
choix du premier ministre c’est la décision du président de la République.
"

Et il
a annoncé s’il était réélu "un grand rassemblement de l'unité nationale."

Nathalie Arthaud en
campagne "contre la dictature du capital"

"Je sais que je n'ai que peu de
chances d'être effectivement élue dans cette
élection, mais en revanche je n'ai aucune raison de me taire et dire tout le mal que je pense de l'économie capitaliste
dans laquelle nous vivons"
a lancé la candidate de Lutte ouvrière. Et si elle était élue "cela
signifierait pendant plusieurs semaines des
millions de gens et travailleurs dans la rue pour ne  plus subir le diktat patronal. L'événement ne serait pas mon élection
mais bel et bien cette révolte sociale."
  

Et Nathalie Arthaud a défendu son
programme et notamment la décision de supprimer la TVA sauf pour les produits
de luxe où elle pourrait être multipliée par dix : "Mon problème, c'est que ce sont les
familles populaires qui remplissent  les
caisses de l'Etat avec cet impôt injuste. Quand on va acheter sa baguette  de pain, qu'on soit smicard, au RSA on paie le
même tarif d'impôt que pour le  millionnaire,
donc c'est un impôt injuste et je suis pour le supprimer."

Mais elle n'a pas indiqué ce qu'elle déciderait au second tour.**

Jean-Luc Mélenchon :  "Je
suis le recours à gauche"

Le candidat du Front de gauche à la présidentielle a affirmé que
s'il ne gagne "pas cette fois, personne ne pourra se débarrasser des millions
de gens
" qui pensent comme lui. Et il a une nouvelle fois mis en garde contre un "nouvel instrument de dictature
financière
", "un étau de plus autour de la gorge" avec les
"contrats à terme sur la dette française" que
l'Autorité des marchés financiers doit autoriser le 16 avril. Il est catégorique: "Le 7 mai au matin, la finance internationale va
attaquer la France
". Jean-Luc Mélenchon a donc demandé aux électeurs de choisir le  candidat qui "a une stratégie pour
affronter la finance car nous entrons dans la saison des
tempêtes".

Interrogé enfin sur  un article
du Parisien où un cadre du Front de gauche
parlait d'un éventuel "pétage de plomb " de sa part : "La personne qui s'est
livrée à un pétage de plomb c'est celle qui a fait cet article !".

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