Le "dispositif gagnant" de Royal : elle à l’Elysée, DSK à Matignon
Après avoir brisé l’unité de façade du PS en annonçant sa candidature aux primaires à gauche, Ségolène Royal précipite le calendrier et présente son dispositif de campagne idéal.
_ Invitée de nos confrères de France Inter ce matin, la présidente de Poitou-Charente annonce tout de go que Dominique Strauss-Kahn serait "le meilleur chef de gouvernement que la France pourrait avoir" .
Reconnaissant que DSK est "c’est vrai, le mieux placé dans les enquêtes d’opinion" et qu’il est "particulièrement contrarié lorsque d’autres parlent à sa place", Ségolène Royal annonce qu’elle verra "avec lui quel est le meilleur dispositif gagnant" .
_ "Martine a déjà dit, elle, qu'elle ne serait pas candidate contre Dominique et moi j'ai dit que j'étais là pour faire gagner mon camp", fait valoir Ségolène Royal. "Martine pense que le candidat" à la présidentielle "doit se déclarer le plus tard possible pour subir le moins d'attaques possible de la droite, moi, je pense que l'on ne rentre pas dans une bataille à reculons", lance encore l'ancienne candidate socialiste de 2007.
Embarras au PS, où cette annonce surprise est commentée avec précaution.
_ Benoît Hamon relativise : "cette crise au PS, elle n’existe pas", rassure le porte-parole du Parti socialiste.
"Il ne faut pas que la libre présentation des candidatures tourne à la foire d’empoigne", prévient le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis.
_ Un autre proche de DSK, Pierre Moscovici, estime que cette candidature ne tombe pas forcément au bon moment.
De l'embarras à l'ironie : interrogé par Jean Leymarie dans le 10/12 de France Info, le maire PS de Lyon Gérard Collomb se demande si DSK a, lui aussi, déjà trouvé un poste à Ségolène Royal. L'ex-candidate de 2007 "a perdu beaucoup de son aura au sein du Parti socialiste", ajoute celui qui l'avait soutenue lors de la précédente présidentielle.
De l'ironie à la désolation : "Pauvre Parti socialiste !" écrit Jack Lang dans un communiqué. "Le grand parti de Mitterrand, Blum et Jaurès est aujourd'hui la proie d'ambitions purement personnelles qui le déchirent et l'humilient. Les prétendants s'étripent sans véritable vision et sans réel projet collectif. Tout cela est consternant", poursuit le député PS du Pas-de-Calais.
Gilles Halais, avec agences
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