Le mouvement ultra-conservateur a effectué mardi une certaine percée sur la scène politique des Etats-Unis
Plusieurs des membres de cette nébuleuse, qui plaide pour un gouvernement moins présent dans la vie publique et se dit favorable à une baisse radicale des impôts, sont ainsi entrés au Sénat.
Mais d'autres figures du mouvement, parmi les plus controversés, ont été battus.
Des élus au Sénat
Le républicain Rand Paul, 47 ans, est le premier à avoir été élu dans l'Etat du Kentucky, suivi par Marco Rubio, hispanique de 39 ans, qui l'a emporté en Floride.
Ce dernier a aussitôt prévenu les républicains "traditionnels" que les nouvelles recrues du Sénat n'entendaient pas obéir au doigt et à l'oeil à la vieille garde. "Nous ferions une grave erreur, si nous pensons que les résultats de ce soir sont une adhésion envers le parti républicain. C'est une seconde chance. Une seconde chance pour les républicains d'être ce qu'ils ont dit qu'ils seraient il n'y a pas si longtemps", a-t-il affirmé après sa victoire.
Même si le parti républicain traditionnel a pris soin tout au long de la campagne de cajoler ces nouvelles têtes, les membres du Tea Party professent leur méfiance envers les institutions.
Au Sénat, Rand Paul et Marco Rubio retrouveront le républicain Jim DeMint, un autre sympathisant du Tea Party élu sénateur de Caroline du sud. Lequel a indiqué qu'il se verrait bien à la tête d'un groupe portant les couleurs du mouvement au Sénat.
Plusieurs candidats battus
Christine O'Donnell, devenue l'un des visages les plus connus du Tea Party (parti qui doit son nom à une référence historique au mouvement anti-anglais avant l'indépendance américaine), a en revanche été éliminée par le démocrate Chris Coons dans le Delaware (est). La candidate était l'une de ses figures les plus controversées en raison de ses déclarations parfois farfelues notamment sur la sorcellerie ou contre la masturbation.
De la même façon, la républicaine ultra-conservatrice Sharron Angle a été battue dans le Nevada par Harry Reid, leader démocrate du Sénat et allié clé de Barack Obama.
Le Tea Party a été lancé début 2009, à un moment où la cote de popularité du parti républicain était au plus bas. Le mouvement s'inspire des révoltés américains de 1773, mécontents des impôts imposés par l'Empire britannique sur le thé, et qui évoluèrent vers la lutte pour l'indépendance.
Favorables à la circulation des armes et opposés à l'avortement, certains de ses membres ont été accusés de racisme en raison de slogans visant le président Barack Obama.
"J'ai un message. Un message des habitants du Kentucky, un message haut et fort et qui ne mâche pas ses mots. Nous sommes là pour reprendre (le contrôle de) notre gouvernement", a clamé Rand Paul après sa victoire. "Aujourd'hui, il y a une vague du Tea Party et nous envoyons un message. C'est un message au bon sens fiscal, c'est le message en faveur d'un gouvernement aux pouvoirs limités et aux budgets équilibrés", a-t-il ajouté.
Un "feu de paille" ?
Même si le mouvement ne dispose pas officiellement d'un leader, d'un quartier général ou d'un registre officiel de ses candidats, le Tea Party a bousculé en peu de temps le paysage politique américain, en voguant sur le mécontentement des électeurs face à une situation économique difficile.
Malgré la montée en puissance du mouvement, de nombreux experts se demandent toutefois si celui-ci n'est pas un feu de paille. En entrant au Sénat, les membres du Tea Party , qui ont pour égérie l'ex-candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin, pourraient en tout cas poser quelques jalons pour son éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.
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