Le projet de construction d'un aéroport du "Grand Ouest" bouleverse les habituelles alliances de la région
D'un côté, le PS et l'UMP militent pour le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, censé être mis en service en 2015. De l'autre, les Verts sont vent debout pour des motifs écologiques.
Une configuration porteuse d'espoir à droite qui rêve de reprendre au socialiste Jacques Auxiette, la région des Pays de Loire.
Le PS avance des arguments économiques, notamment l'emploi, pour défendre le projet de l'aéroport soulignant qu'Airbus et ses sous-traitants de l'industrie aéronautique salarient quelque 15.000 personnes dans la région.
"Il n'est pas anormal de vouloir faire atterrir les avions que l'on construit dans la région", déclare Jacques Auxiette, président (PS) sortant du conseil régional des Pays de la Loire et candidat à sa propre succession. Cet ancien professeur de mathématiques de 69 ans qui devra également composer avec une liste d'union de l'extrême gauche (PCF, NPA, Parti de Gauche, Alternatifs), alors que les communistes sont associés à l'actuelle majorité régionale peut compter sur le soutien du député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault. Ce dernier rêve en effet d'aménager les 300 hectares de terrain libérés à vingt minutes de son centre-ville par le départ de l'actuel aéroport, pour poursuivre le développement de sa ville.
En revanche, les Verts, pourtant alliés de Jean-Marc Ayrault et Jacques Auxiette dans leurs majorités respectives sont franchement hostiles au projet de l'aéroport. "Si nous sommes élus à l'Hôtel de région, pas un centime de la région n'ira à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes" prévient Jean-Philippe Magnen (Verts), tête de liste Europe Ecologie en Pays de la Loire. "Nous financerons à la place un plan de développement des trains régionaux et du ferroutage", ajoute-t-il.
L'UMP en embuscade
Fort de cette antagonisme, la droite espère reprendre à la gauche, la région Loire- Alantique que le Premier ministre François Fillon a présidé de 1998 à 2002. Elle fonde tous ses espoirs sur Christophe Béchu présenté comme "l'étoile montante de l'UMP".
Il faut dire que l'élu âgé de 35 ans, devenu en 2004 le plus jeune président d'un conseil général en Maine-et-Loire, puis député européen en juin 2009, a réussi à fédérer une alliance allant des partisans de Philippe de Villiers (Mouvement pour la France) à ceux de l'ancien ministre des Finances Jean Arthuis (Alliance centriste).
Le MoDem, hostile au projet
Le MoDem se range aussi parmi les opposants et insiste sur le fait que le nouvel équipement va "dévorer" 1.650 hectares de terres agricoles et propose de développer les infrastructures existantes. "L'aéroport d'Angers-Marcé, qui se trouve à 1h15 de Nantes, est notoirement sous-utilisé. Faute de lignes régulières, il est vide pratiquement toute l'année. Notre projet de maillage ferroviaire du territoire aurait aussi le mérite d'être compatible avec le Grenelle de l'Environnement", estime Patricia Gallerneau (ex-Verts), tête de liste du MoDem.
En dépit de cette position similaire à celle des Verts, le MoDem partira seul. François Bayrou a finalement décidé de mener une liste autonome sous la bannière de Patricia Gallerneau (Cap 21), après avoir hésité à faire alliance avec Jean Arthuis.
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