Le projet de Marine Le Pen : étatisme, souverainisme et populisme
"Le peuple partout" dit Marine Le Pen qui commence son discours en citant Georges Clémenceau. L'opération de dédiabolisation du FN qu'elle mène depuis son investiture tourne à plein régime, elle cite aussi Einstein : "On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés." La crise, car c'est bien de ça dont il s'agit, elle l'impute à une "classe politique corrompue" en France et en Europe.
Sa solution ? Plus d'État et moins d'Europe, ou plutôt une "Europe qui n'ira pas chercher ses ordres chez Goldman Sachs" (Mario Monti, nouveau président du conseil italien, Mario Draghi, directeur de la BCE et Lucas Papademos, nouveau premier ministre grec, sont tous passés par la banque d'affaire américaine). Et puis surtout une Europe sans euro, puisqu'avec Marine Le Pen, le Franc ferait son grand retour à la place de la monnaie commune.
"Je veux revaloriser la puissance de l'État"
Marine Le Pen qui présente son programme c'est aussi un discours qui tranche avec le libéralisme de son père. Elle veut un État fort, un État qui légifère avec pour commencer : "Une grande loi 'achetons français'." Mais ce retour de l'Etat ce serait aussi la "création d'un revenu parental" , un proposition déjà ancienne au FN. Un revenu destiné aux Françaises qui resteraient chez elles pour élever leurs enfants.
L'État fort pour Marine Le Pen, c'est la sécurité. Un thème fort du FN, tonnerre d'applaudissements dans la salle au moment où elle prononce : "Nous ferons voter la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre."
L'école, la présidente du FN l'évoque avec des accents très "IIIème République", pour elle il faut "recentrer l'éducation sur l'apprentissage du français et du calcul" . Lire, compter et apprendre "l'histoire de France, elle sera chronologique bien évidemment" parce "qu'un enfant doit savoir d'où il vient pour savoir où il est et, plus tard, où il va".
Retour aux fondamentaux
Entre les appels au retour de la France parmi les grandes puissances mondiales, Marine Le Pen replace les fondamentaux reformulés du lepénisme : "Nous appliquerons le principe de priorité aux Français dans l'emploi, le logement et l'attribution de l'aide sociale." Elle prône l'acculturation comme facteur d'intégration pour les étrangers, et veut défendre la laïcité.
Sortir de l'Union européenne car c'est "l'Europe dogmatique [qui] est l'ennemie de notre République" explique-t-elle, se couper des pays du Maghreb et "renégocier tous les partenariats économiques [avec eux] sur la base de l'arrêt des flux migratoires" . À l'international, c'est se tourner vers la Russie, vers l'Asie et promouvoir la francophonie "comme facteur de puissance de la France" . Un discours de campagne qui fait la part belle aux thèmes traditionnels du parti. Seule inconnue jusque là, le chiffrage de ces mesures que les cadres du FN annoncent pour le 12 janvier 2012.
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