Le PS a rassemblé dimanche au Palais des Congrès à Paris ses secrétaires de section en vue des prochaines échéances
Les socialistes en sont convaincus, pour gagner 2012, il faut réussir 2011. Elections cantonales en mars, vote du projet en mai, sénatoriales en septembre, choix du candidat en octobre et rassemblement de la gauche, le programme s"annonce chargé.
Mais dans les rangs du PS, l"heure est à la mobilisation autour d"un slogan "préparons le changement".
Petit café, jus de fruit et viennoiseries, kit spécial avec Guide de l"adhérent et des Secrétaires de section, tout était prévu dimanche matin pour accueillir, préparer et motiver les troupes aux échéances déterminantes des quinze prochains mois.
Et les secrétaires de section, responsables de la structure de base du PS - du quartier à l"arrondissement selon l"importance de la ville - n"ont pas manqué à l"appel. "On vient chercher de l"information, des exemples de financement, voir comment les autres structurent leur campagne", explique Nicolas Soret premier secrétaire de la section de l"Yonne.
S"informer et rapporter aussi. A la tribune ou par message vidéo interposé, les témoignages sur les effets "des coupes imposées par le gouvernement" sont légions.
« Les conseils généraux ont un rôle central dans la gestion de l"APA (ndlr, Aide Personnalisée d"Autonomie), droit universel créé par Lionel Jospin il y a dix ans. Et pourtant les députés UMP veulent supprimer l"APA et tendre vers un financement privé », s"indigne Stéphane Bultel, conseiller général (PS) de l'Aveyron depuis mars 2004. "Pourquoi la droite veut-elle toujours revenir sur ce qui marche bien ?" s"interroge l"élu.
Les cantonales, prélude à la reconquête du pouvoir en 2012
Dès son arrivée au Palais des Congrès, la première patronne du PS Martine Aubry l"affirme: "Les cantonales des 20 et 27 mars sont une première étape très importante" et met en garde: "Le Premier ministre essaye de nous expliquer que ces cantonales, ce sont des élections locales comme si ça n"avait pas grande importance".
"Les candidats UMP oublient qu"ils sont UMP et défendent auprès de nos concitoyens l"inverse de ce que font le parti et le gouvernement qu"ils soutiennent", poursuit la maire de Lille, "mais nous, nous savons que nous avons besoin de ces départements. Ce sont des boucliers sociaux, des boucliers territoriaux pour défendre d"abord les plus fragiles".
Le ton est donné. Avec en filigrane, la trame du projet socialiste.
Les départements, un rempart face à la politique du gouvernement
Pour faire face "au désengagement de l"Etat qui affecte tous les secteurs de l"économie et pénalise nos territoires", la première secrétaire entend mettre en œuvre une "politique de justice" et s"est fixée quatre priorités: l"emploi, l"accès à la santé, le "bien vieillir", et l"éducation.
"S"il y a bien un lieu pour la solidarité, ce sont les départements", a insisté Mme Aubry dans son discours de la mi-journée soulignant la difficulté d"être "élu dans une Assemblée où les budgets sont étranglés".
Ce rendez-vous est essentiel "parce que les départements sont la base de la politique de solidarité dont nous avons tant besoin, essentiel aussi parce que c'est la dernière échéance électorale (au suffrage universel, ndlr) avant la présidentielle", a insisté la première secrétaire, avant d"évoquer les primaires, autre échéance majeure du parti.
Les primaires, outil de mobilisation
Pour évacuer toute polémique sur le calendrier de la primaire, la première secrétaire a rappelé: "Nous avons finalement collé aux votes des militants, candidature avant l"été et vote en octobre. Aujourd"hui, ce calendrier, c"est celui de tous les socialistes et tous les candidats doivent aux militants de le respecter".
Voilà pour la consigne. Sera-t-elle respectée ? Rien n"est moins sûr. Ces derniers jours, plusieurs candidats putatifs, dont François Hollande, ont répété qu"ils auraient préféré une désignation plus précoce du candidat.
De quoi irriter quelque peu les militants. "On en a marre d'être sans cesse interrogés sur les petites phrases des uns et des autres!" a ainsi lancé Anne-Marie Guyot (Haute Garonne). "Il faut que nous soyons constructifs et que les primaires ne soient pas un divertissement médiatico-politique", a enjoint de son côté Claire Lemeunier, secrétaire de section dans le Val-de-Marne.
Un appel qui fait écho aux propos de Mme Aubry. "Derrière la désignation du candidat, les primaires visent à mobiliser dans les sections, autour des militants, tous les français qui veulent le changement et qui nous font confiance" a expliqué la patronne du PS. "Ce sera formidable d"avoir des milliers et des milliers de Français à qui l"on pourra envoyer nos propositions" a-t-elle poursuivi reconnaissant qu"il "était difficile aujourd"hui de s"expliquer dans les médias" et de répondre à des questions complexes.
"Ce n"est pas rue de Solférino qu"on organise les primaires", a insisté Mme Aubry. "Le travail essentiel, c"est celui que vous allez faire, c"est celui que vous faites dans chacune de vos fédérations pour organiser les bureaux de vote, pour que les Français puissent s"y rendre facilement".
Le rassemblement de la gauche, gage de la victoire
"Le rassemblement de la gauche et des écologistes, ce n"est pas une formule rituelle dans les discours ou même une formule magique qu"on sort avec les élections, c"est le talisman de l"alternance, c"est une condition sine qua non pour qu"en 2012, la France se retrouve et retrouve ses valeurs", a également lancé la patronne socialiste.
"Face à la crise, les réponses libérales ont échoué". "Ce que le marché a détruit, ce que l"argent a pourri (…), seule la puissance publique et l"intérêt général peuvent le réparer. Ce que le capital a pris au travail, ce que la finance a dérobé aux entreprises et au monde économique, ce que le productivisme a abîmé dans notre planète, ce que l"urgence a volé au long terme, seules la politique et la gauche peuvent retrouver les réponses qui mettent cela à bas", a poursuivi Mme Aubry avant de conclure.
Le rassemblement de la gauche, ce n"est pas seulement une nécessité et notre responsabilité pour la prochaine élection, c"est notre devoir face à l"histoire et face aux générations qui vont venir derrière nous".
Un message à l"attention des écologistes et des partis de gauche qui sonne comme un avertissement. Pas sûr pour autant qu"il impressionne les intéressés.
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