Le revenu citoyen de Dominique de Villepin
Le président de République Solidaire suggère une simplification des allocations par le biais d'un "revenu citoyen" financé par un nouvel impôt sur le revenu. Cette proposition critiquée par la droite n'est pas très nouvelle.
Le programme avant le parti. Deux mois avant la création de République Solidaire, Dominique de Villepin, avait déjà présenté une sorte de programme pour 2012. Une des mesures phares est la création d'un revenu citoyen : « Il serait versé sur une base mensuelle à un niveau de 850 euros en l'absence de toute ressource ». Ce revenu remplacerait le minimum vieillesse pour les personnes âgées ou le RSA.
Pour les personnes qui auraient un revenu de moins de 1500 euros mensuels, le revenu citoyen serait « versé de façon dégressive en fixant comme principe qu'aucune personne ne puisse être découragée à travailler ».
Cette initiative prévoit plusieurs modalités. Pour les jeunes, par exemple, cette nouvelle allocation pourrait être mise à disposition en forme de capital bloqué de 70 000 euros pour se former ou créer une entreprise. En contrepartie, République Solidaire propose un « service citoyen » qui consiste en faire des œuvres d'intérêt général.
Il s'agit donc d'une simplification de toutes les allocations qui existent déjà. Pour le parti, cette mesure aurait un coût de 30 milliards d'euros.
Le coût du « revenu »
D'après la droite, ce projet couterait environ 90 milliards d'euros. C'est ce qu'elle lui reproche. République Solidaire propose de financer ce revenu avec la création d'un « grand impôt citoyen ». Cet impôt prendrait la place de celui sur le revenu et l'impôt de solidarité sur la fortune. « Un euro de revenu, quelle que soit son origine, doit être taxé de la même manière », indique la formation politique. Aujourd'hui les personnes qui n'ont pas de revenu, ne payent pas d'impôt. Avec la création de cet impôt citoyen, la progressivité serait renforcée selon Dominique de Villepin : 60% pour les plus hauts revenus, notamment, ceux qui sont supérieurs à un million d'euros par an.
La pomme de discorde
Au sein de République Solidaire, cette proposition n'a pas fait l'unanimité. Le député Jacques Le Guen n'a pas démissionné, mais il s'est engagé à voter pour Nicolas Sarkozy en 2012. Daniel Garrigue, lui, a démissionné en avril du parti et par la même de sa fonction de porte-parole.
Même proposition, plusieurs noms
La candidate du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, propose un « dividende universel ». Il est un peu différent. Cette allocation serait attribuée dès la naissance. Mais le montant est moins élevé. Chaque enfant aurait le droit à 200 euros par mois, de sa naissance jusqu'à sa majorité. Puis chaque adulte bénéficierait de 400 euros par mois jusqu'à sa mort, chaque enfant, 200 euros. Ainsi, une femme seule avec deux enfants aurait 800 euros, grâce au dividende universel. Si l'enfant est déscolarisé, la somme qui lui est allouée lui sera retirée. Le bénéficiaire est également obligé d'effectuer un service civique.
Europe-Ecologie-Les Verts défend, dans son pré-projet (PDF) l'idée d'un revenu universel pour chaque citoyen, disposant d'un revenu ou non. Cette idée figurait déjà dans le programme des Verts en 2007.
Le Front de gauche lui aussi, réfléchit à la mise en place d'un revenu universel, garanti à chaque individu. La question est aujourd'hui en débat au sein du mouvement, mais elle n'est pas encore tranchée. Des mouvements altermondialistes défendent également cette mesure.
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