Le "Trop, c'est trop" de Martine Aubry contre l'exécutif
C'est une attaque en règle, un réquisitoire contre la politique menée par l'exécutif depuis deux ans qui parait aujourd'hui dans le journal Le Monde et sur sortirdelimpasse.fr. "Ce n'est plus seulement l'échec du quinquennat qui se profile mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare" écrivent les signataires. Parmi eux, on retrouve notamment Daniel Cohn-Bendit ou encore l'ancien ministre de l'Education nationale, Benoît Hamon.
"C'est toute la construction des relations sociales dans notre pays qui est mise à bas"
— extrait de la tribune parue dans "Le Monde" daté du 25 février
Dans leur viseur, le pacte de responsabilité, qu'ils qualifient de "marché de dupes, de pacte avec le Medef" ; le "débat désolant" sur la déchéance de nationalité ; ou encore "la meurtrissure de l’indécent discours de Munich" de Manuel Valls sur l'accueil des réfugiés ; sans compter le nouveau projet de réforme du Code de travail. "C'est toute la construction des relations sociales dans notre pays qui est mise à bas" écrivent-ils.
Un timing bien choisi pour la sortie de cette tribune
" Pas ça, pas nous, pas la gauche ! " s'indignent les signataires, qui s'interroge : "Que restera t-il des idéaux du socialisme lorsqu'on aura, jour après jour, sapé ses principes et ses fondements ?" Le chef de l'Etat et son Premier ministre sont ainsi rhabillés pour l'hiver. Un pamphlet qui sort à la veille d'une réunion publique du collectif favorable à une primaire à gauche, organisée à Lille, et à laquelle Martine Aubry a promis de passer.
Le projet de loi El Khomri, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase
Le député socialiste du Cher, Yann Galut, fait partie des signataires. Il était l'invité de France Info : "L’élément de trop qui a déclenché la colère de Martine Aubry et la mienne, c’est la loi El Khomri. On sort d’une phase où, depuis trois ans, on nous promet des résultats avec le pacte de responsabilités, on a vu que ça ne donnait rien, qu’il n’y avait pas de création d’emplois, que le Medef nous a vendu 40 millions de charges sociales sans aucune contrepartie. Il y a eu ensuite le débat sur la déchéance de nationalité. Bien entendu, tout le monde soutient François Hollande dans la lutte contre le terrorisme et pour l’état d’urgence. Il n’y a pas eu de débat, mais sur cette question la gauche a été largement touchée avec la question des binationaux. Maintenant, on arrive, une semaine après ce débat, à celui sur la loi El Khomri, qui est pour nous un recul social historique inadmissible."
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