Les déclarations du député Christian Vanneste ont suscité l'indignation
Les propos du député UMP, Christian Vanneste, niant que des homosexuels français aient été déportés durant la Seconde guerre mondiale, ont déclenché une vague d'indignation dans la classe politique.
Il n'en était pas à son coup d'essai mais cela aura été, la fois de trop.
En niant la déportation d'homosexuels en France pendant la Seconde Guerre mondiale, le député du nord, Christian Vanneste, s'est mis à dos la quasi totalité de la classe politique. Les condamnations se sont multipliées, mercredi 15 février, y compris de son propre parti qui va l'exclure et vient de lui retirer son investiture aux législatives.
Quelques rares voix ont toutefois émergé du torrent de critiques.
"Une maladresse"
Interrogé par Nouvelles de France (site développé par des journalistes et des internautes de droite, libéraux et conservateurs, ndlr), le député de Maisons-Laffitte, , a estimé qu'il s'agissait "plus d'une maladresse de Christian Vanneste que de l'homophobie". Déplorant l'hypersensibilité" de certains, et affirmant que l'élu du nord ne méritait pas ce lynchage médiatique', M. Myard a toutefois demandé à Christian Vanneste de "préciser ses déclarations".
Sur la même ligne, le député et membre du collectif parlementaire de la Droite populaire, qui a estimé que "les ignorants s'emballent". Indiquant que "Le collectif parlementaire de la Droite populaire ne s'associe pas aux propos de Christian Vanneste" et que "Ce n'est pas la peine de s'embarquer sur des terrains ou l'histoire est instrumentalisée !", M. Luca a cependant déclaré : 'Cependant, j'estime qu'on doit avoir le droit de s'exprimer".
"On peut toutefois espérer que Serge Klarsfeld, qui a donné raison à Christian Vanneste, fera réfléchir les ignorants. C'est d'ailleurs l'ignorance qui est mère de tous les terrorismes intellectuels", a-t-il conclu.
Interrogé sur les propos de M. Vanneste, le président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), Serge Klarsfeld, a en effet assuré mercredi qu'il n'y avait pas eu, à sa connaissance, "d'homosexuel déporté de France" vers l'Allemagne pendant l'Occupation.
"Parmi les déportés, il y avait des homosexuels mais ils ont été déportés comme Juifs, résistants ou droits communs", a aussi précisé M. Klarsfeld.
Condamnations à droite et à gauche
UMP
Thierry Mariani (ministre des Transports, membre de la droite populaire, aile droite de l'UMP) : "Depuis sa création, la Droite populaire se veut être un lieu de discussion libre et de débat" et "Christian Vanneste contribue, sur de nombreux sujets, à cette liberté de ton". "Néanmoins, nous nous désolidarisons totalement de ses récents propos sur la déportation des homosexuels qui n'engagent que lui et en aucun cas le collectif de la Droite populaire" (via un communiqué, signé par 25 des 43 membres du collectif).
Christian Jacob (président du groupe UMP à l'Assemblée nationale) : "J'ai été extrêmement choqué par les déclarations inqualifiables de Christian Vanneste". "S'il y avait une exclusion (de l'UMP, ndlr) ce serait compliqué pour lui de rester au groupe".
Salima Saa (secrétaire nationale) : "Christian Vanneste s'est laissé aller à une provocation inacceptable sur les homosexuels. Ses propos sont non seulement inexacts puisque l'Histoire prouve que la déportation des homosexuels n'est pas 'une légende'. Ils sont surtout scandaleusement stigmatisants.
Enfin, lorsque Christian Vanneste dit : "qu'est-ce que c'est qu'un homosexuel ? [...] C'est, je refuse l'autre", on atteint des sommets de bêtise. Il est indispensable de dire combien l'UMP ne se retrouve en rien dans les valeurs et les provocations de Christian Vanneste" (communiqué).
MoDem
Yann Wehrling (porte-parole) : "les propos révisionnistes de Christian Vanneste sont grotesques et franchissent une nouvelle étape dans la surenchère extrémiste. Mais la responsabilité de ce climat délétère est à rechercher dans les propos du président de la République lui-même, dans son interview du Figaro magazine.
Sa mise à l'index des homosexuels libère les paroles et ceci a de quoi inquiéter tous les démocrates et humanistes de ce pays qui, plus que jamais, auront des choix très clairs à faire dans les jours et semaines qui viennent".
PS
Delphine Batho (députée des Deux-Sèvres) : "Les propos du député UMP Christian Vanneste sont non seulement homophobes mais aussi négationnistes. En matière d'homophobie, Monsieur Vanneste est un récidiviste.
L'UMP doit immédiatement exclure ce député si elle ne veut pas être implicitement complice de propos aussi odieux. Nous attendons également du candidat de l'UMP qu'il condamne très clairement ce qui n'est hélas pas un dérapage, mais une idéologie nauséabonde".
Europe Ecologie - Les Verts
Eva Joly (eurodéputée) : "Le député UMP Christian Vanneste désormais coutumier des dérapages homophobes vient de passer un cran supplémentaire dans l'ignoble" en faisant "une référence sans nuances aux propos négationnistes". "Nier l'existence et la souffrance de ces milliers d'êtres déportés pour leur orientation sexuelle renvoie à la même abjection que leurs bourreaux".
"L'UMP - qui a trop tardé à sanctionner Christian Vanneste ne doit pas seulement aujourd'hui l'exclure, mais elle doit aussi contribuer à le faire battre, car de tels propos ne sont pas admissibles sur les bancs de la représentation nationale".
PCF
"Ces "propos sont inqualifiables et indignes d'un élu de la République". "Vanneste est un récidiviste en matière d'homophobie" qui "se roule désormais dans la fange négationniste". "Le président-candidat Sarkozy qui, pour s'assurer le ralliement de Christine Boutin, nie aux couples de même sexe le droit au mariage et à l'adoption, doit à son tour condamner sans équivoque ces propos" (communiqué).
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