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Les échanges peu amènes se multiplient entre plusieurs ténors de l'UMP

Moins d'un mois après la défaite de leur champion, l'UMP tangue. Outre le duel Jean-François Copé - Francois Fillon en vue de la prochaine présidence du parti, Rachida Dati s'en est pris, jeudi 24 mai, à Bernard Debré, candidat aux législatives.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Rachida Dati et Bernard Debré. (AFP - Jacques Demarthon et Pierre Verdy)

Moins d'un mois après la défaite de leur champion, l'UMP tangue. Outre le duel Jean-François Copé - Francois Fillon en vue de la prochaine présidence du parti, Rachida Dati s'en est pris, jeudi 24 mai, à Bernard Debré, candidat aux législatives.

La maire UMP du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, ne loupe jamais une occasion de tacler UMP.

Invitée mercredi matin sur RMC, l'eurodéputée a jugée "très déloyal et très désagréable vis à vis de Jean-François Copé", les propos de l'ancien Premier ministre qui pointait l'absence de leader naturel à la tête de l'UMP depuis la défaite de Nicolas Sarkozy.

Mais au-delà de son soutien réitéré à l'égard de l'actuel secrétaire général de l'UMP, Mme Dati a aussi réglé ses comptes avec Bernard Debré, chirurgien urologue et homme politique.

Le contexte

Moins d'un mois après la présidentielle, les législatives charrient leur lots de rivalités au sein même des partis. Exemple de ces dissensions, la bataille dans la 4e circonscription de Paris où s'affrontent Bernard Debré, investi par l'UMP, et Brigitte Kuster, candidate dissidente UMP.

Dans cette bataille, l'ancienne garde des Sceaux a clairement choisi son camp.

Parité et légitimité

"Brigitte Kuster était plus légitime (...), elle est maire, elle bosse, c'est une élue de terrain", a soutenu jeudi matin Mme Dati sur RMC.

Puis elle enchaîne. "Il se prévaut de son nom quand ça l'arrange, et puis il renie sa famille quand ça l'arrange". Bernard Debré est le fils de Michel Debré, ancien Premier ministre du général de Gaulle et homme clé des fondements de la Ve République.

Cette prise de position ne doit rien au hasard. Derrière les arguments de la parité et de la reconnaissance du travail de terrain, dont elle se prévaut, Mme Dati nourrit le clivage Copé / Fillon. Le chirurgien et peut-être futur élu du Palais Bourbon, Bernard Debré est un filloniste déclaré.

"Echanges d'amabilités" sur Twitter

Dès le début de la semaine, les deux élus parisiens s'étaient lâchés sur la toile. Et c'est Mme Dati qui a ouvert les festivités sur son compte twitter.

La réplique a fusé. Un jour plus tard.

Tweet de Bernard Debré, le 22 mai 2012. (FTV)

Inventaire

Quand ce n'est pas sur twitter, c'est sur son blog que le professeur de médecine développe sa thèse.

"Pendant au moins deux ans, tu as 'tapé' contre ton camp en injuriant le Premier ministre. Tu as choisi tes mots. Ils étaient tranchants, outranciers. Ils témoignaient d'une haine qui n'aurait jamais dû exister. Tu avais oublié que c'était ton Premier ministre. Tu avais oublié qu'il avait pendant plusieurs années supporté tes caprices", écrit Bernard Debré.

Puis après le rappel des faits d'armes de ses ancêtres, Bernard Debré interroge : "Mais en fait, qu'as-tu fait ? Une réforme judiciaire qui t'a été imposée par l'Elysée".

"T'es-tu rendu compte que lorsque tu faisais tes discours en pleine campagne électorale, à la demande de Nicolas Sarkozy, et que tu rentrais à Paris pour "taper" sur le Premier ministre, tu nous as fait perdre des voix et tu as contribué à la défaite du Président ?", poursuit-il.

Et il conclut : "n'utilise pas des mots qui ont simplement comme objectif d'aider ton ambition (...) Il serait nécessaire que le temps pour le combat ne dure pas toute ta vie et que tu arrêtes un jour d'agresser tout le monde pour rentrer dans le temps de la paix".

La paix ? A moins de trois semaine du premier tour des législatives, et à cinq mois du congrés de l'UMP, elle semble de plus en plus en plus fragile.

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