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Les Français se disent déçus par le contenu des débats de la campagne électorale

En 2011, les Français ont été moins nombreux qu'en 2006 à s'inscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter à la présidentielle en 2012. Pourtant, ils manifestent un fort intérêt pour la politique, si l'on se réfère aux audiences des médias.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy était l'invité de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2, le 6 mars 2012. (AFP - Lionel Bonaventure)

En 2011, les Français ont été moins nombreux qu'en 2006 à s'inscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter à la présidentielle en 2012. Pourtant, ils manifestent un fort intérêt pour la politique, si l'on se réfère aux audiences des médias.

Les chiffres sont là. Et ils se confirment au fil des semaines. Les Français suivent la campagne.

Pour preuve, et à titre d'exemple, les scores des récentes émissions "Des paroles et des actes" sur France 2 et le nombre de visites sur le site francetv.fr/2012.

Comment alors expliquer la baisse des inscrits sur les listes électorales pour pouvoir voter en 2012 ? Selon l'Insee, un peu plus de 4,5 millions de personnes ont en effet été inscrites sur les listes depuis début 2011 pour les élections présidentielle et législatives alors que l'Institut national de la statistique tablait encore en septembre sur cinq millions d'inscriptions, soit une baisse de 6,1% par rapport en 2007.

Plusieurs explications sont avancées.

Trop d'attaques de personnes

Selon Ipsos, "la campagne n'est jugée intéressante que par 34% des Français, contre 65% qui ne la trouvent pas intéressante".

Elle est "probablement trop axée sur les attaques de personnes", avance l'institut qui souligne que les Français aimeraient "qu'on parle davantage des domaines qui les préoccupent personnellement : le pouvoir d'achat, les retraites, et le logement ; plus que des domaines "macro" tels que la crise et les déficits publics (34%).

Surexposition des deux favoris

Autre motif d'agacement : la sur-représentation des deux favoris. Selon l'institut CSA, 68% des Français jugent que la couverture est déséquilibrée en faveur de François Hollande et Nicolas Sarkozy, et parmi ceux qui ont cette opinion, 86% déplorent cette inégalité.

Interrogée également sur la qualité de la campagne, 71% des sondés répondent que celle-ci ne leur permet pas de faire un choix réfléchi du fait de la trop grande place accordée aux incidents entre candidats.

Quelles conséquences sur le niveau de participation ?

Le jugement plutôt sévère sur la campagne se traduira-t-il par une forte abstention le 22 avril prochain ?

"On ne peut pas prévoir ce qu'il va se passer", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop dans une interview au JDD.

"Une élection présidentielle est une élection à part", poursuit-il mais elle s'inscrit dans un continuum. Or 'Là, nous sommes dans un continuum d'abstention qui a été record aux municipales, aux régionales, aux européennes, aux cantonales. Il y a donc un terreau propice à une abstention forte".

Si on y ajoute la récente controverse autour de la viande halal, autant dire que le terreau est bien irrigué.

"A chaque fois que nous testons des propos polémiques, les Français déclarent ne pas s'y intéresser", affirme en effet M. Dabi. "Ces polémiques constituent un tue-l'amour électoral et participatif".

Les candidats sont prévenus.

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