Les principales déclarations de François Hollande dans dpda
Donné largement vainqueur de la présidentielle dans tous les sondages, le candidat socialiste, François Hollande, était l'invité de l'émission "Des paroles et des actes", jeudi 15 mars, sur France 2.
Crédité de 28% d'intentions de vote au premier tour, au même niveau que Nicolas Sarkozy et de 54% au second tour, selon le dernier sondage CSA, François Hollande le répète à l'envi : "rien n'est joué".
D'où l'enjeu de la prestation du candidat socialiste, jeudi soir, sur France 2. Après avoir répondu aux questions des journalistes, M. Hollande a débattu avec le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, qui s'était méthodiquement préparé cette semaine en épluchant, les propositions du socialiste.
Coup d'envoi donné à 20h48. Bonsoir François Hollande. Soyez le bienvenu. L'incertitude n'a jamais paru aussi grande. C'est sur la cohérence de votre programme que vous serez interrogé ce soir.
Première question de la soirée sur le croisement des courbes. Quel enseignement en tirez-vous ?
20h50 - Je suis candidat depuis de longs mois. Je me prépare à ce rendez-vous. Je ne me suis jamais illusionné. J'ai mon expérience. J'ai de la confiance.
Etre dans l'excès, comme nous l'avons vécu depuis cinq ans, avec ses phrases, avec parfois ses vulgarités - j'ai l'impression même que cela le reprend - vous pensez que c'est la meilleure manière de donner une dignité au débat public ?
Vous pensez que les Français, qui attendent de cette élection qu'elle soit au niveau de leurs préoccupations, veulent que je me livre moi-même à un combat de rue ?
Est-ce que l'antisarkozysme suffit pour être président de la République ?
Non. Je ne suis pas seulement un candidat contre mais un candidat pour. Je dois donner confiance aux Français.
Interrogé sur ses propos passés concernant la taxation des hauts revenus
20h58 - Entre le moment que vous avez rappelé et mon annonce, il s'est produit un fait. J'ai appris que les patrons du CAC 40 s'étaient augmentés de 30%. J'ai considéré que ma responsabilité était d'envoyer un signal. Ceux qui s'octroient un revenu au-delà d'un million d'euros devront s'acquitter d'un impôt supplémentaire.
Je rétablirai le plafonnement des impôts directs nationaux à 85% des revenus.
Lorsqu'il y avait l'ISF avec les taux qui existaient précédemment, il y avait un plafonnement qui avait été créé par Michel Rocard.
* L'ancien Premier ministre socialiste avait instauré l'ISF en 1988, et l'avait assorti d'un plafonnement afin que la somme de tous les impôts directs nationaux (ISF, impôt sur le revenu, CSG-CRDS) ne soit pas jugée confiscatoire.
Je rétablirai l'impôt sur la fortune, vous savez qu'il a été allégé à un tel point qu'aujourd'hui il ne représente qu'une recette très résiduelle. Dès lors que l'impôt sur la fortune sera rétabli, le plafonnement qui allait
avec le sera aussi et ça n'a rien à avoir avec le mesure dont je viens de parler (sur les 75%, NDLR)
21h02 - Première séquence, le portrait
Je me livrerais à aucun combat de rue. Respecter les Français n'est jamais une erreur. J'ai le sens de ce que doit être le vocabulaire.
Moi ce que je veux, c'est rassembler les Français.
Interrogé sur la montée de Jean-Luc Mélenchon : Je le connais bien, Jean-Luc Mélenchon, je l'ai pratiqué pendant des années, ou il m'a pratiqué, je ne sais pas. Chacun a son tempérament et son style. Il a
une fonction tribunicienne, au meilleur sens du terme.
Au vu des premiers résultats, j'ai plutôt plus de chance que lui. Compte tenu de ma position. J'ai le devoir de ne pas brutaliser le pays.
Sur les socialistes. Quand je vois Ségolène Royal faire ce qu'elle fait, quand je vois Martine Aubry, quand je vois Laurent Fabius, c'est la même volonté de gagner. Jamais les socialistes n'auront étaient aussi unis.
Sur François Bayrou. Il y a nécessité de clarté dans la vie politique française. François Bayrou aura à faire son choix. Il a dit qu'il en ferait un : j'attends.
Séquence économie
21h23 - Il nous fait arriver à l'équilibre. Pour trouver 50 milliards d'euros, j'ai indiqué que la dépense publique n'augmenterait que de 1%.
Sur les effectifs de la Fonction publique, nous les stabiliserons. Il y aura effectivement des secteurs où il n'y aura pas de remplacement lors des départs de retraite, par exemple l'administration des impôts.
21h35 - Sur la fiscalité des entreprises. Les petites entreprises ne payeront d'impôt sur les sociétés que de 15%, les moyennes de 30% et les grandes de 35%. Je fais une différence entre les bénéfices réinvestis et les bénéfices distribués.
L'investissement en France est trop faible car il y a un problème de marge des entreprises et d'accès au crédit, d'où ma proposition de banque publique d'investissement.
Enfin, il y aura un crédit d'impôt innovation.
21h40 - Si l'Europe n'est pas capable d'avoir un objectif de croissance, alors elle ne pourra pas réduire ses déficits. Je ferai des économies nécessaires mais en même temps, je ne sacrifierai pas mon pays. Si l'Europe n'est pas capable de croissance, je ne ratifierai pas le Traité
Séquence politique
Sur l'immigration - L'immigration obéit à des règles. Depuis 10 ans, c'est 180.000 à 200.000 immigrés supplémentaires chaque année.
Sur les étudiants immigrés, je supprimerai la circulaire Guéant. Ensuite, il y a les demandes d'asile qui devront être traitées en 6 mois.
Enfin, l'immigration économique doit être limitée. Il ne peut pas y avoir d'immigration économique s'il n'y a pas de demande. L'immigration économique dans un contexte de croissance ralentie doit être limitée.
Il y aura un débat au Parlement chaque année pour savoir quel est le volume de l'immigration. Aujourd'hui, quelques secteurs seulement sont en demande.
L'immigration légale peut être réduite mais à la marge.
Ce que je ne peux pas tolérer, c'est l'immigration irrégulière venant chaque année s'installer parce qu'il y a des filières de travail clandestin. Donc je fais une proposition là-dessus: il y aura une brigade spécialisée de lutte contre les filières clandestines, les passeurs parce que c'est là que nous devons agir.
Nous devons avoir des critères simples, clairs, applicables. Ceux qui ne peuvent pas être sur notre territoire seront reconduits à la frontière.
Sur les dépenses de santé. Il y a un prix du médicament qui est trop élevé et il y a des dépenses de médicaments trop importantes. Sur les médicaments, nous réduirons les prix et les dépenses.
Je préfère financer la prévention que réparer.
Sur l'école. Il n'y a que 10% des enfants de moins de trois ans qui sont accueillis en maternelle. Si je suis choisi par les Français, nous triplerons les enfants accueillis dans les écoles maternelles. C'est une question de justice, et une question aussi de réussite scolaire.
21h55 - Sur l'euthanasie. Je ne prends pas le mot d'euthanasie, ça laisse penser qu'il serait accepté une forme de suicide mais c'est un sujet très important qui intéresse toutes les familles.
Il y a une loi utile, la loi Leonetti qui organise les soins palliatifs. Je veillerai à ce qu'il y ait beaucoup plus de soins palliatifs dans
les établissements.
Ensuite, il y a les personnes qui demandent à pouvoir abréger leurs souffrances. Il faudra une procédure pour encadrer cette mort dans la dignité.
22h05 - Sur la proposition de taxe de Nicolas Sarkozy. La réponse en images.
22h08 - Sur la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. Jean-Luc Mélenchon représente une sensibilité dans le pays. Toute la question est de savoir si cette gauche voudra une victoire commune. Moi ce que je veux, ce n'est commenter la campagne des autres ; ce que je veux, c'est être le plus haut possible au premier tour pour enclencher une dynamique.
Si les Français m'élisent président de la république, viendront au gouvernement ceux qui m'ont soutenu au second tour et voudront participer au changement du pays.
22h11 - Sur les cas de Jean-Noël Guérini et Robert Navarro. J'ai été Premier secrétaire du Parti socialiste pendant dix ans, il n'y avait aucune mise en examen de ces personnes. Si j'avais eu vent, j'aurais dénoncé à la justice.
22h12 - Début du débat avec Jean-François Copé
Sur le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. Le duel en images.
Sur la filière nucléaire. François Hollande (FH) : J'ai fixé l'objectif de réduire la part de production d'électricité d'origine nucléaire de 75% aujourd'hui à un peu plus de 50% en 2025.
Sur ma mandature, il y aura une centrale qui fermera, Fessenheim. Une pas deux.
Jean-François Copé (JFC). Pourquoi Fessenheim ?
FH. Parce que c'est la plus vielle de nos centrales et qu'elle est sur une faille sismique. Les autres, il y aura des travaux qui seront faits.
22h42 - JFC. Votre programme ne comprend aucune économie de dépenses et une accélération d'impôt pour l'ensemble des Français. En revanche, on trouve 30.000 milliards d'euros d'augmentation de charges pour les entreprises ce qui va plomber notre économie.
Vous voulez réduire l'énergie nucléaire. Sur les questions de sécurité, votre programme est ambigu et vous voulez augmenter massivement les impôts.
FH. Vous, vous avez un bilan très lourd, celui de votre majorité, depuis 5 ans, depuis 10 ans même. Il y a eu pour les Français une période très difficile qui ne tient pas qu'à la crise mais aux choix qui ont été faits. Et vous nous faîtes croire que demain sera mieux qu'aujourd'hui ? Non.
Et s'il y a un exemple qui doit illustrer vos méfaits, c'est l'école. Vous avez déstructurez l'école.
22h47 - Hélène Jouan et Franz-Olivier Giesbert commentent la prestation de M. Hollande et concluent l'émission.
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