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Des dĂ©putĂ©s LR veulent crĂ©er un nouveau groupe : " Il est grand temps que le centre-droit, qui n'est pas un centre mou, puisse ĂȘtre entendu", estime l'un d'eux

Jean-Carles Grelier a expliquĂ© sur franceinfo samedi pourquoi il souhaitait crĂ©er un nouveau groupe au Palais Bourbon. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Carles Grelier, dĂ©putĂ© de la Sarthe, en novembre 2018.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

AprÚs l'échec des Républicains aux élections européennes, une vingtaine de députés envisagent de créer un nouveau groupe à l'Assemblée nationale dÚs la semaine prochaine, comme l'a révélé franceinfo vendredi. Certains élus, comme Jean-Carles Grelier, député de la Sarthe, ont décidé de quitter le groupe LR notamment parce que les élections européennes ont été "la goutte d'eau qui est en train de faire déborder le vase". 

franceinfo : Qu'est-ce qui motive votre choix de quitter le groupe LR ?

Jean-Carles Grelier : Une rupture nette et totale, qui Ă©tait sous-jacente depuis quelques mois, sur la ligne politique poursuivie par les LR, par l'Ă©quipe de Laurent Wauquiez. Mon parcours militant est nĂ© il y a longtemps Ă  l'UDF, il a trouvĂ© Ă  s'Ă©panouir Ă  l'UMP quand le RPR et l'UDF ont dĂ©cidĂ© de s'associer, mais oĂč chacun avait sa place et oĂč toutes les voix Ă©taient entendues. Je constate que depuis deux ans, ce n'est plus le cas, et que la ligne de Wauquiez est une ligne qui ne laisse plus d'espace Ă  cette droite libĂ©rale, sociale, europĂ©enne, que j'incarne et Ă  laquelle j'aspire.

Vous avez attendu la fin des européennes pour des raisons diplomatiques, ou est-ce que les européennes ont été le déclic ?

Des dĂ©clics, il y en a eu quelques autres. Il y a eu les dĂ©bats et un certain nombre de propositions qui ont pu ĂȘtre faites par mon groupe, sur la loi santĂ© par exemple, et la coercition en matiĂšre d'exercice mĂ©dical. Il y a eu ce rĂ©fĂ©rendum sur la privatisation d'AĂ©roports de Paris auquel, de façon totalement incomprĂ©hensible, un certain nombre de mes collĂšgues se sont associĂ©s, sans que ce type de prise de position ne soit condamnĂ© par le parti. Et puis, il y a eu la campagne et le score des RĂ©publicains Ă  l'occasion des Ă©lections europĂ©ennes, qui ont Ă©tĂ© la goutte d'eau qui, pour un certain nombre de mes collĂšgues, est en train de faire dĂ©border le vase.

Si cette ligne dure de Laurent Wauquiez était contestée, pourquoi ne pas l'avoir dit avant ?

Parce que d'autres l'ont fait, comme ValĂ©rie PĂ©cresse, mais aussi, bien qu'Ă©tant Ă  l'extĂ©rieur du parti aujourd'hui, Xavier Bertrand. Et on se rend compte au fur et Ă  mesure que plus le temps avance moins nous sommes entendus, Ă©coutĂ©s, regardĂ©s par le parti. Le bureau politique des RĂ©publicains qui compte 80 membres, Ă  l'exception de quelques personnalitĂ©s un peu fortes dont ValĂ©rie PĂ©cresse, ne compte aucun reprĂ©sentant de cette histoire politique qui est aussi l'histoire de la droite française. À un moment donnĂ©, il m'apparaĂźt absolument nĂ©cessaire qu'il reste une droite française, et qu'elle occupe un espace relativement large.

Vous envisagez de rejoindre LREM ?

Non, dans l'immĂ©diat, il n'est pas du tout question de rejoindre La RĂ©publique en marche. Mais quand bien mĂȘme notre initiative collective viendrait Ă  ne pas fonctionner la semaine prochaine, moi je quitterai vraisemblablement Les RĂ©publicains. Je n'irais pas Ă  LREM pour autant, parce qu'il faut, une fois encore, que nos idĂ©es, qui sont les idĂ©es de droite, qui correspondent Ă  une certaine frange de la population, qui correspondent aussi Ă  une histoire politique, continuent d'exister et continuent de faire rempart au Rassemblement national. Je ne crois pas que ce soit en allant flirter aux confins du Rassemblement national, avec une ligne entre LR et le RN extrĂȘmement poreuse, que l'on fera le plus efficacement barrage au RN. Il est grand temps que le centre-droit, qui n'est pas un centre mou, qui n'est pas l'auberge de tous les consensualistes possibles, existe et puisse ĂȘtre entendu. C'est le sens de notre appel, et comme on n'arrive pas Ă  le faire Ă  l'intĂ©rieur des RĂ©publicains, on ira le faire ailleurs.

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