Eric Ciotti, Aurélien Pradié, Bruno Retailleau : on vous présente les trois candidats à la présidence de LR
Ils sont trois concurrents sur la ligne de départ. Officiellement candidats pour la course à la présidence des Républicains depuis début novembre, Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau vont tenter de s'imposer lors du congrès du parti de droite, qui se tient les samedi 3 et dimanche 4 décembre. Franceinfo vous présente les trois élus qui postulent à la succession de la présidente par intérim Annie Genevard, en fonction depuis la démission de Christian Jacob en juin dernier.
Eric Ciotti, le favori
Fort de sa deuxième place, à l'automne 2021, lors de la primaire de la droite pour la présidentielle, le député des Alpes-Maritimes a été le premier du trio à officialiser sa candidature. "Le succès inattendu que j'ai obtenu lors de ce scrutin m'encourage à aller plus loin", a-t-il déclaré, fin juillet, disant vouloir "redresser" la France par "la voie de la réforme".
L'élu de 57 ans, député depuis 2007 et ancien président du conseil départemental des Alpes-Maritimes (2008-2017), a choisi pour slogan "La droite au cœur". Partisan d'une ligne "droite et forte", il met en avant sa capacité à "dire les choses clairement", avec une "opposition très claire au macronisme" et un discours ferme, notamment sur le régalien. "Il faut moins d'insécurité, moins d'immigration et moins d'impôts", a-t-il résumé lors d'une réunion publique à Provins (Seine-et-Marne), mardi.
Eric Ciotti a notamment fait campagne en promettant de "désigner dès le début 2023" le candidat des Républicains en vue de la présidentielle de 2027. "Et, pour moi, il n'y en a qu'un qui puisse le faire, c'est Laurent Wauquiez", a-t-il prévenu. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes fait d'ailleurs partie des principaux soutiens d'Eric Ciotti.
"Il a ce lien avec les militants qui est pour moi la première condition pour être président du parti", justifie Laurent Wauquiez à propos d'Eric Ciotti, dont il vante le "courage" et la "clarté sur des sujets difficiles comme la sécurité et l'immigration". Grâce à son soutien et à celui des puissantes fédérations LR du sud-est de la France, le député des Alpes-Maritimes est régulièrement présenté comme le favori du scrutin.
Aurélien Pradié, le challenger
Dernier des candidats à avoir lancé sa campagne, mi-septembre, le député du Lot défend une ligne de droite sociale, proche de celle de Xavier Bertrand. Jugeant que les candidatures de ses concurrents "se ressemblent", l'actuel secrétaire général du parti assure vouloir "rebâtir" une "droite populaire" qui "parle à la jeunesse et à toutes les catégories sociales". Selon lui, la droite doit "être capable de reparler de tous les sujets", comme l'immigration, l'école, le handicap ou l'écologie, thèmes qu'il a énumérés à Provins, lors d'une réunion publique commune avec Eric Ciotti.
Offensif, le numéro 3 des Républicains se dit "pleinement de droite" mais n'hésite pas à prendre son parti à rebrousse-poil, fustigeant "le modèle économique de l'hyper-consommation qui est devenu fou" ou refusant de "dire à un ouvrier ayant commencé à 18 ans qu'il devra travailler quelques années de plus". Aurélien Pradié entend aussi "tout changer" au sein du parti, notamment "le nom, le siège [et] notre organisation".
Soutenu par une partie de la jeune garde des Républicains, à l'instar des députés Julien Dive et Pierre-Henri Dumont, l'élu de 36 ans sait qu'il fait figure de challenger : "Dans ce genre d'élection, il faut toujours se méfier du troisième homme qu'on n'a pas vu venir." Il assure ainsi être "convaincu" d'atteindre au moins le second tour et de pouvoir y créer "une surprise".
Bruno Retailleau, le rassembleur
Le patron des sénateurs LR s'est lancé dans la course, début septembre, avec pour objectif de "bâtir ce grand parti de droite, populaire et patriote, qui manque aujourd'hui à la France". Entre Eric Ciotti, très droitier, et Aurélien Pradié, au prisme plus social, le doyen vendéen de 61 ans, ancien filloniste, n'est "candidat contre personne" mais veut "proposer une autre voie".
Son credo : unir sa famille politique. "Je veux une droite rassemblée, pas rétrécie", défend-il, jugeant qu'"il n'y a pas d'avenir pour des petits bouts de droite" qui "seraient ensuite vendues à la découpe". "Je veux l'unité sur une ligne claire", a-t-il assuré lors du débat entre les trois candidats, défendant "le rassemblement" d'une droite "fière de ses valeurs". Soutenu par de nombreux cadres, comme Gérard Larcher et François-Xavier Bellamy, il est perçu comme moins clivant qu'Eric Ciotti. Certains voient en lui un rempart à une éventuelle une vague de départs en cas de victoire du député des Alpes-Maritimes.
Idéologiquement, Bruno Retailleau est connu pour ses positions conservatrices. Il est issu du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et a hérité en 2017 de Force républicaine, le micro-parti de François Fillon. L'ancien Premier ministre a récemment salué ses "convictions fidèles" et sa capacité à "conduire le renouveau des Républicains". Sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution, Bruno Retailleau a tenu à marquer sa singularité : "C'est un débat que l'extrême gauche importe des Etats-Unis", a-t-il affirmé lors du débat entre les différents candidats.
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