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Immigration : Éric Ciotti va défendre un amendement pour ne plus subventionner les associations "qui se retournent contre l'État"

Le président des Républicains dénonce également le projet de loi immigration et n'exclut pas de déposer une motion de censure si le gouvernement passe le texte en force.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Éric Ciotti, président des Républicains (LR) et député des Alpes-Maritimes, le 25 octobre 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Éric Ciotti "défendra un amendement" dans le cadre des débats budgétaires sur le projet de loi de finances mercredi 25 octobre, visant à diviser par deux le milliard d'euros de subventions accordées associations qui œuvrent dans le domaine de "l'immigration, de l'asile et de l'intégration"

Invité de France Inter, le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes précise qu'il ne souhaite plus aider les associations qui, selon lui, "attaquent l'Etat".

L'élu estime qu'il faut faire une sélection parce que "des associations qui font un travail sincère, humanitaire d'intégration, il y en a". Par exemple, celles qui viennent en aide "aux réfugiés qui viennent d'Ukraine et qui ne posent aucune difficulté".

Des procédures abusives qui empêchent les expulsions

Le président des Républicains "trouve qu'on est dans un système qui marche sur la tête", un système "incohérent et totalement schizophrène" car "l'État finance des associations qui se retournent contre l'État". Éric Ciotti s'explique : la France "a des difficultés à éloigner des personnes qui n'ont plus leur place sur notre territoire, y compris des délinquants, parce qu'il y a des procédures abusives qui sont conduites parfois pendant plusieurs années. Et ces procédures, elles sont nourries par ces associations qui sont financées par l'État".

"La Cimade a fait en sorte que l'assassin de Dominique Bernard soit toujours en France en s'opposant à son expulsion"

Éric Ciotti

à franceinfo

Le député des Alpes-Maritimes considère que "l'État n'est pas obligé de déléguer ses missions à des associations", qu'il a la "capacité d'assumer" sans avoir "à nourrir des adversaires qui ont simplement la volonté de faire grossir les flux migratoires".

Éric Ciotti regrette que la France débloque "un milliard [d'euros] pour les associations" qui viennent en aide aux migrants mais "dix fois moins pour les expulsions".

Un projet de loi sans concertation

Alors que le projet de loi immigration sera examiné au Sénat à partir du 6 novembre, le président des Républicains assure sur France Inter, qu'aucune "consultation n'a été conduite ni par la Première ministre ou ni par le ministre de l'Intérieur". Éric Ciotti précise qu'il y a "eu un échange entre le président du groupe LR au Sénat [Bruno Retailleau] et la Première ministre", Elisabeth Borne.

"Contrairement à ce qui a été dit dans la presse – et j'ai échangé avec Bruno Retailleau – la Première ministre n'a aucun cas dit qu'elle retirerait l'article 3". Celui-ci prévoit de créer une carte de séjour pour les métiers en tension. "On ne peut pas, dans un même texte, dire qu'on va être plus ferme d'un côté, et lancer un appel d'air à l'immigration illégale de l'autre côté", répète Éric Ciotti.

Les Républicains "déposeront une motion de censure" si le gouvernement déclenche l'article 49.3 de la Constitution, en conservant cet article 3.

Les Républicains dénoncent un texte de communication

Le président des Républicains n'est "pas d'accord avec l'analyse" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a défendu dans le Journal du dimanche (article réservé aux abonnés), le "texte le plus ferme" depuis 30 ans. "Chaque fois, la loi qui est annoncée est la loi la plus ferme la plus dure. Ce projet de loi immigration est un texte de communication", rétorque Éric Ciotti.

"Ces discours, ça fait 40 ans qu'on les entend."

Éric Ciotti

à franceinfo

Il affirme que la "position" des LR "est claire : "Si on ne modifie pas notre Constitution, rien ne changera". Éric Ciotti développe : "Il y a eu 23 lois contre le développement de l'immigration en 20 ans. Elles ont été toutes impuissantes, se sont heurtées au mur de règles internationales, de conventions, de jurisprudences de nos cours suprêmes [la Cour de cassation, le Conseil d'Etat, le Conseil constitutionnel]."

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