Agression de NKM : le suspect dément avoir poussé la candidate
Le procès de Vincent Debraize a été renvoyé au 11 juillet.
"Il a le sentiment d'avoir été victime d'une manipulation politique." Les avocats de Vincent Debraize, accusé d'avoir agressé Nathalie Kosciusko-Morizet, a livré à la presse, lundi 19 juin, la version des faits de son client au tribunal correctionnel de Paris. Le procès du suspect a été renvoyé au 11 juillet.
D'ici là, Vincent Debraize, qui a demandé un délai pour préparer sa défense, a été placé sous contrôle judiciaire d'ici à sa prochaine comparution. Il lui est interdit d'entrer en contact avec NKM et de paraître à proximité du domicile de l'ancienne candidate des Républicains, battue dimanche aux législatives, conformément aux réquisitions du parquet.
Le suspect évoque des insultes et un salut nazi
Antoine Lachenaud, qui défend le suspect, a réfuté le terme d'agression auprès de franceinfo. "Vincent Debraize, jeudi 15 juin, faisait son marché tranquillement comme tout un chacun. Il a eu une discussion animée avec les membres de l'équipe de campagne de NKM, puis ensuite avec l'intéressée elle-même", a-t-il expliqué.
La discussion s'est échauffée à tel point qu'à un moment, la candidate a brandi les tracts de manière proche du visage de mon client, et a proféré les propos suivants : 'dégage connard', à deux reprises.
Antoine Lachenaudà franceinfo
Selon l'avocat, "c'est ce 'dégage connard' qui a finalement mis le feu aux poudres, qui a fait qu'il a poussé simplement non pas Nathalie Kosciusko-Morizet mais ses tracts. A partir de là, elle est tombée. Mon client indique qu'il considère que c'est une véritable simulation, au moment où elle tombe." Et d'ajouter : "Il semblerait qu'elle ait esquissé un sourire" au moment de sa chute.
Une journaliste de l'AFP présente sur les lieux de l'agression livre un récit différent. Selon elle, la candidate de 44 ans distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le 5e arrondissement lorsqu'un homme les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant de "bobo de merde". Vincent Debraize "reconnaît avoir dit 'bobo de droite' mais pas 'bobo de merde', pour nous il n'y a pas d'insultes", a estimé Antoine Lachenaud.
Une version contredite par des témoins
Selon des témoins cités par Le Figaro, le suspect se serait ensuite enfuit "en courant vers le métro" sans se soucier du sort de la candidate. L'avocat a justifié cette attitude par le fait que son client se soit "trouvé pris à partie par trois hommes, qui ont indiqué 'on va se le faire, on va l'avoir, on va lui péter la gueule'." L'un de ces hommes se serait même "approché de lui en levant la main droite et en criant 'Heil Hitler'".
Sa chemise a été arrachée. Il avait toute raison de craindre pour son intégrité physique puisque ses lunettes ont été cassées.
Antoine Lachenaudà franceinfo
Là encore, cette version diverge de celle de la journaliste de l'AFP présente sur les lieux. "Jamais il n'y a eu de salut nazi, ni quelque chose que l'on aurait pu prendre pour un salut nazi", a-t-elle indiqué au Figaro. "Une photo de l'AFP le montre en train de regarder tranquillement NKM par terre. Puis il s'en est allé, sans que personne ne crie 'on va lui péter la gueule !'."
Pour l'avocat de Nathalie Kosciusko-Morizet, cité par Le Figaro, "l'agresseur essaie de justifier un comportement injustifiable. C'est une agression caractérisée contre une élue de la République".
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