Emmanuel Macron dans la Drôme : "Je regrette que ce soit un débat sous cloche, sous les ors de la République"
Le maire Les Républicains de Valence, Nicolas Daragon, déplore que le troisième déplacement d'Emmanuel Macron, dans le cadre du grand débat, se fasse en comité "restreint".
Nicolas Daragon, maire Les Républicains de Valence, vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a regretté jeudi 24 janvier sur franceinfo que le débat national soit "sous cloche, sous les ors de la République, dans une préfecture". Emmanuel Macron participe jeudi à Valence (Drôme) à un déjeuner-débat avec une soixantaine d'élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
"On parle de grand débat, on a plutôt affaire à une grande débâcle" a déploré sur franceinfo Nicolas Daragon. "On avait des "gilets jaunes" qui étaient dehors, à l'extérieur. J'ai invité le président de la République à recevoir une délégation, ce n'était pas compliqué. Je lui ai remis la pétition qu'ils m'avaient donné. Mais pas de réponse, personne n'est allé à leur contact. Je trouve ça assez surprenant", a-t-il poursuivi.
"Le débat avec les citoyens ne doit pas se passer dans les préfectures ou dans les ministères, mais dans les gymnases et les salles des fêtes, a estimé Nicolas Daragon. Là, non seulement il n'y a pas les citoyens, mais il y a un nombre extrêmement restreint d'élus. J'espère que ce n'est pas parce qu'on est en Auvergne-Rhône-Alpes. J'appelle à un débat le plus ouvert possible".
Il y a un sentiment fort d'injustice fiscale avec les privilèges et les salariés qui gagnent moins que les actionnaires
Nicolas Daragonsur franceinfo
C'est la troisième fois que le président de la République rencontre des élus locaux dans le cadre du grand débat national, après Grand Bourgtheroulde dans l'Eure et Souillac dans Lot. Le maire de Valence compte interpeller Emmanuel Macron sur les sujets qui ressortent des doléances des habitants de Valence. "L'injustice sociale avec les grands écarts de salaires, les retraites de misère après une vie de travail, l'injustice territoriale avec l'abandon des zones rurales" sont aussi les principales préoccupations des citoyens, selon le maire Nicolas Daragon, qui note "une volonté de voir un changement radical de notre démocratie, car il y a une vraie perte de confiance des élus nationaux", a-t-il ajouté.
Tête-à-tête Macron/Wauquiez
Un tête-à-tête est prévu à la mi-journée entre Emmanuel Macron et le patron du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez. Nicolas Daragon attend de la part du chef de l'État "une vraie écoute et des réponses rapides et concrètes sur les sujets que Laurent Wauquiez défend depuis fort longtemps. Il défend les retraités, les classes moyennes, la ruralité. Cela fait plusieurs années que sur ce sujet, il alerte sur le sentiment d'injustice et le trouble que vivent nos concitoyens", a-t-il dit. Selon lui, la crise des "gilets jaunes" révèle à quel point il avait "raison".
Le maire LR de Valence regrette la création d'une liste de "gilets jaunes" avec à sa tête Ingrid Levavasseur, aide-soignante de l’Eure, pour les élections européennes qui "favorise", selon lui, "la première place de La République en marche". "Je trouve cela un peu regrettable" mais "c'est la démocratie, chacun fait ce qu'il entend", a estimé Nicolas Daragon.
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