Résultats européennes 2019 : Les Républicains s'effondrent, avec 8,48% des voix, le pire score de la droite à ce scrutin
La liste menée par François-Xavier Bellamy était créditée de 12 à 14% des voix dans les sondages.
C'est une défaite historique pour la droite, qui obtient 8,48% des voix lors des élections européennes du dimanche 26 mai, les résultats du ministère de l'Intérieur. Il s'agit du pire score pour la droite aux élections européennes. En 1999, le RPR emmené par Nicolas Sarkozy avait obtenu 12,82% de voix.
Le nouveau visage placé en tête de leur liste n'y aura rien changé. La liste des Républicains (LR), Union de la droite et du centre, menée par François-Xavier Bellamy termine en 4e position, derrière EELV qui se place à 13,47% des voix toujours selon la Place Beauvau.
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Quel était l'objectif du parti ?
Crédité de 12 à 14% des intentions de vote dans les sondages, le parti des Républicains avait pour principal objectif de devenir la principale force d'opposition face à La République en marche. "Les jeux ne sont pas faits", défendait ainsi la tête de liste, François-Xavier Bellamy, face aux sondages plaçant le Rassemblement national en tête. Une ambition compliquée pour le parti de Laurent Wauquiez, d'autant plus que la liste Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan grignotait une partie de son électorat. Les Républicains entendaient surtout égaler les résultats des dernières élections : 20,01% lors de la présidentielle de 2017 et 20,81% lors des européennes de 2014.
Quel est le score obtenu ?
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, le parti de Laurent Wauquiez a obtenu 8,48% des voix. Il arrive ainsi loin derrière le Rassemblement national (23,31%) et La République en marche (22,41%), ainsi que EELV qui obtient 13,47% des voix.
Comment a réagi le parti ?
"Emmanuel Macron a fait un choix lourd de conséquences en réduisant le choix européen à une croisade contre Marine Le Pen. Ce qui n'a abouti qu'à une seule chose, faire progresser les extrêmes. Il n'a pas été un rempart contre le RN, il a été l'artisan de leur progression. Dans cette campagne, nous n'avons pas pu faire entendre notre voix", a estimé Laurent Wauquiez, le chef de file des Républicains, à la diffusion des premières estimations.
La tête de liste François-Xavier Bellamy a aussi réagi en déclarant qu'une "démocratie ne peut trouver un équilibre durable quand elle n'offre que des élections par défaut. Quand un bulletin de vote ne sert qu'à éliminer."
.@FXBellamy souligne la "crise profonde que traverse notre démocratie". "Une démocratie ne peut trouver un équilibre durable quand elle n'offre que des élections par défaut" #Européennes2019 pic.twitter.com/GIRarvH0V7
— Public Sénat (@publicsenat) 26 mai 2019
Avec quel groupe vont-ils siéger ?
Pas de changement du côté des Républicains. Le parti siègera, comme à son habitude, avec la droite pro-européenne incarnée par le Parti populaire européen (PPE). Les Républicains se retrouveront aux côtés des partis allemands CDU et CSU, de Forza Italia, des Espagnols de Partido Popular ou encore de Fidesz (Hongrie). De loin la force la plus importante avec ses 217 eurodéputés sur 751, le PPE devrait perdre du terrain après ces élections. Le PPE s'est choisi comme chef de file etcandidat à la présidence de la Commission (Spitzenkandidat), l'Allemand Manfred Weber, membre de la CSU, parti frère bavarois de la CDU d'Angela Merkel.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Avec cette déroute historique, Les Républicains peuvent s'attendre à subir de fortes turbulences au lendemain des élections européennes. Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, a tâclé Emmanuel Macron en affirmant qu'il a été "l'artisan de la progression" du Rassemblement national qui a obtenu 23,4% des voix, toujours selon notre estimation.
Il attendait "une grande surprise". François-Xavier Bellamy a raté son pari. Son parti, qui s'appelait encore l'UMP, avait envoyé 20 députés au Parlement européen en 2014. En juillet prochain, seuls 8 Républicains en franchiront les portes.
Indicateur majeur, cette élection devait aussi valider la stratégie de Laurent Wauquiez, élu à la tête du parti depuis décembre 2017. Or, le score de la droite dégringole au fil des élections et ce scrutin européen laisse entrevoir un immense chantier, alors que les municipales se tiendront l'an prochain. LR va donc envoyer 8 députés au Parlement européen, en juillet prochain. Un chiffre bien en deçà de son score aux précédentes élections. En 1999, Nicolas Sarkozy, alors tête liste largement battue aux européennes, avait démissionné de la direction du RPR. "Moi, quand j'ai fait 12,8%, j'ai démissionné le jour même !", a-t-il déclaré à RTL le 17 mai. Un score supérieur de 4 points à celui que la liste de François-Xavier Bellamy a obtenu le 26 mai.
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