Primaire de la droite : quand les candidats s'affranchissent de l'orthodoxie budgétaire
Le premier débat de la primaire de la droite a été l'occasion pour les sept candidats de présenter leurs programmes économiques.
Lors du premier débat télévisé de la primaire de la droite, jeudi 13 octobre, il a beaucoup été question d’économie. Au passage, les candidats à la primaire de la droite ont tous décidé de prendre quelques libertés avec l'équilibre budgétaire, au moins dans un premier temps : d’après eux, ils n'ont pas le choix. Les candidats arguent qu'il faut revenir sur le matraquage fiscal subi par les Français sous le quinquennat de François Hollande et cela suppose forcément des réformes et des mesures coûteuses.
Des baisses de charges et d'impôts
Même si les méthodes divergent, tous les candidats promettent un cocktail d'allègements de charges pour les entreprises et de baisses d'impôts pour les ménages. Tous, ou presque, proposent la suppression de l'impôt sur la fortune, la baisse des prélèvements obligatoires sur les ménages de diverses façons, avec la baisse d’impôt sur le revenu ou la hausse du plafond du quotient familial. La finalité est la même, ils veulent moins de prélèvements, à la fois sur les entreprises et sur les ménages.
La fin du tabou du déficit public
Il y aura donc moins d'argent qui entrera dans les caisses de l'Etat. Et même si tous les candidats promettent en parallèle des économies très ambitieuses (100 milliards d’euros pour Nicolas Sarkozy et François Fillon, 85 milliards d’euros pour Bruno Le Maire), aucun ne présente un budget à l'équilibre.
Les mêmes qui prônaient l'orthodoxie budgétaire, il y a quelques mois encore, ont décidé de sortir sciemment des clous. François Fillon qui, quand il était à Matignon se disait à la tête d'un "Etat en faillite", table sur un déficit de 4,7% du produit intérieur brut en 2017. Alain Juppé, lui, renvoie l'objectif des 3% en 2018.
Creuser les déficits publics pour ne pas casser la croissance n'est plus un tabou chez Les Républicains, à tel point que cela fait tiquer Bruxelles. Le commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici, enjoint les candidats sérieux à la présidentielle "à ne pas jouer avec la règle des 3%". Et il insiste que "la commission n'accordera pas de nouveau délai à la France, ni de dérogation".
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