Cet article date de plus de douze ans.

Les salariés d'ArcelorMittal ont pris possession des bureaux de la direction à Florange

Près de 200 sidérurgistes d'ArcelorMittal ont envahi les locaux de la direction d'ArcelorMittal à Florange, lundi 20 janvier. Ils entendent bien s'y maintenir jusqu'à ce que l'entreprise annonce le redémarrage des deux hauts fourneaux.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les salariés d'ArcelorMittal arrivent dans les bureaux de la direction, le 20 février 2012. (AFP - Jean-Christophe Verhaegen)

Près de 200 sidérurgistes d'ArcelorMittal ont envahi les locaux de la direction d'ArcelorMittal à Florange, lundi 20 janvier. Ils entendent bien s'y maintenir jusqu'à ce que l'entreprise annonce le redémarrage des deux hauts fourneaux.

Les salariés avaient annoncé la couleur en fin de semaine dernière. Résultat, ils ont trouvé les locaux vides en arrivant, lundi matin, dans les bâtiments à Florange.

Cela ne les a nullement empêchés de s'installer dans la salle où se réunissent habituellement les dirgeants de l'entreprise.

Leurs objectifs est double : faire revenir la direction sur sa décision de fermeture des deux hauts fourneaux du site et interpeller le personnel politique sur l'avenir du dernier site lorrain de la "filière liquide".

Le bras de fer s'annonce de longue durée

Dans un communiqué publié à Paris, la direction d'ArcelorMittal France a dit "vouloir croire que la raison l'emportera sur des actions qui risquent d'empêcher un dialogue social constructif".

Mais les syndicats ont fait savoir qu'ils se maintiendraient dans les lieux tant que "les hauts fourneaux de l'usine n'auront pas redémarré".

En attendant, ils ont reçu le soutien oral de Nicolas Dupont-Aignan. Le candidat de Debout La République à l'Elysée a dit les comprendre, lundi, après tant de "faux discours" de la classe politique de droite comme de gauche.

"Le village de la résistance"

"Aujourd'hui, Florange est à nous", a lancé un syndicaliste après que les 150 à 200 métallurgistes casqués ont pris possession des "grands bureaux" de l'usine, lundi matin, vers 8 heures.

"A partir de tout de suite, la direction est au chômage technique. Nous resterons dans ces bureaux tant que les hauts fourneaux de l'usine n'auront pas redémarré", a renchéri le responsable de la CFDT, Edouard Martin.

"Que les candidats [à la présidence de la République], qui affirment aimer les usines, s'engagent pour assurer la survie du site", a-t-il poursuivi promettant "au moins une action par semaine jusqu'au 6 mai", date du second tour de l'élection présidentielle.

En début d'après-midi, des tentes, des tables et des bancs avaient été dressés devant l'immeuble administratif pour "officialiser" l'occupation. "Ce sera le village de la résistance, où les ouvriers pourront venir s'exprimer sur leur lutte", a déclaré, Jean Mangin, responsable de la CGT

Le reportage de France 3

Nicolas Dupont-Aignan s'engouffre dans la lutte

Parmi les réactions politiques du jour, celle du député de l'Essonne, particulièrement critique sur ses adversaires à la présidentielle.

"Ils vont tous visiter les usines, en ce moment, sous les caméras, mais ce sont eux, par leur politique, par la signature de traités européens, mondialistes, qui ont supprimé toutes les frontières, et qui permettent l'importation de produits qui nous concurrencent à très bas coûts. Il ne faut pas s'étonner après, que les hauts-fourneaux ferment les uns après les autres", a déclaré M. Dupont-Aignan sur France 2.

Et de s'en prendre aux deux candidats, en tête dans les sondages.

Nicolas Sarkozy "leur avait promis, comme il promet aujourd'hui beaucoup de choses. Mais j'ai vu aussi que François Hollande leur a écrit pour absolument rien leur promettre du tout, c'est-à-dire qu'il a fait une croix sur ce qui reste de sidérurgie", a souligné l'élu de l'Essonne, rappelant par ailleurs que les deux étaient d'accord "sur ce libre échange qui est en train de nous tuer à petit feu".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.