Les élites françaises évoluent en vase clos
Le politologue Jérôme Fourquet a étudié la "sécession des classes défavorisées" pour la Fondation Jean-Jaurès. Pour lui, il existe une ségrégation scolaire et géographique.
"On a le sentiment que pas mal de nos élites vivent un peu comme des touristes dans leur propre pays", explique Jérôme Fourquet, le directeur du département Opinion et stratégies d'Entreprises de l'institut de sondages l'IFOP. Il a étudié la "sécession des classes défavorisées" pour la Fondation Jean-Jaurès.
La cohésion nationale
"Depuis une trentaine d'années les catégories dites favorisées ou celles qui ont vocation à diriger le pays sont progressivement isolées ou coupées du reste de la population", détaille-t-il. Ainsi, lors du recensement de 1982, on ne compte, sur la population active de Paris intra-muros, que 25% de cadres. Aujourd'hui, on n'en compte 46%."Cette concentration géographique a abouti au fait qu'une bonne partie des cadres et des intellectuels évolue en vase clos", poursuit-il.
Ce phénomène est renforcé par une ségrégation scolaire. "Les catégories favorisées ont davantage tendance à scolariser leurs enfants dans des écoles privées", ajoute le politologue. Il y a donc une moindre mixité dans les quartiers et à l'école. De plus, la fin du service militaire a stoppé le phénomène de brassage, tout comme le fait que les enfants partent moins en colonies de vacances. Un phénomène bien compris par Emmanuel Macron qui souhaite davantage de "cohésion nationale", décrypte le spécialiste.
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