Maintien de l'immunité de Dassault : indignation et "honte"
Serge Dassault conserve son
immunité parlementaire. Ainsi en a décidé le bureau du Sénat ce mercredi par 13 voix pour, 12 contre et une abstention lors d'un vote. Une décision "grave " pour la présidente du groupe communiste
républicain et citoyen (CRC) Eliane Assassi, dont trois membres ont participé
au vote.
Le porte-parole du PS, David
Assouline parle d'une décision "regrettable ", expliquant qu'il
avait manqué deux voix à gauche, "je suis écœuré de ces défections ".
Le groupe des sénateurs socialistes s'est dit "indigné ". La
sénatrice PS de Paris Marie-Noëlle Lienemann s'est dit "très surprise de
ce vote " et a constaté qu'il y avait "un écart entre ce que les
collègues annoncent et ceux qu'ils votent ".
"Indignes ", la réaction du secrétaire
national du PCF, Pierre Laurent, qui tweete "Refus
de la levée de l'immunité de Dassault : les sénateurs de gauche qui ont manqué
à ce vote sont indignes! ". Il ajoute dans un communiqué qu'il s'agissait d'une
décision "lamentable qui déshonore les valeurs de la République ".
Les opposants de Serge
Dassault en Essonne, comme le député PS Carlos Da Silva, juge que cette
décision est une "honte ". Une "mauvaise nouvelle pour la
République " juge Bruno Piriou, candidat aux municipales à
Corbeil-Essonnes.
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Pour l'UMP Gérard Longuet, le
bureau du Sénat n'a fait "qu'appliquer la jurisprudence des assemblées ".
Il estime que "ce n'est pas sur les charges qu'il s'est prononcé ",
mais qu'il a "constaté qu'une parlementaire peut être écouté par un juge
d'instruction ".
A l'inverse, le Front
national a qualifié le rejet de la levée de l'immunité de "scandale
démocratique ". Son vice-président estimant que la décision était "invraisemblable ".
"C'est un scandale" (EELV)
Dans un communiqué, Europe-Ecologie les Verts, jugent que la décision est "incompréhensible et choquante ", expliquant, "l'immunité parlementaire est un garant démocratique pour protéger les parlementaires des pressions (...). Mais elle ne signifie pas que les parlementaires sont au-dessus des lois ! ".
Le nom de Serge Dassault apparaît dans une
instruction pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens
sociaux, les magistrats s'intéressent aux élections municipales organisées en
2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes, remportées par lui-même, puis par son
bras droit, Jean-Pierre Bechter. Il a admis en septembre 2013 avoir acheté des
votes.
Si la levée avait été accordée, cela
aurait permis aux magistrats du pôle financier de Paris, Serge Tournaire et
Guillaume Daïeff, de placer le sénateur de 88 ans en garde à vue et de
perquisitionner ses locaux.
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