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Cinq déclarations qui montrent que le départ de Manuel Valls du PS était inéluctable

Après avoir critiqué l'aile gauche du parti, refusé de soutenir Benoît Hamon à l'élection présidentielle et tenté d'être investi par La République en marche, l'ancien Premier ministre a finalement annoncé son départ du PS, mardi.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Manuel Valls après sa défaite au second tour de la primaire de la gauche, à Paris le 29 janvier 2017. (PHILIPPE WOJAZER / REUTERS)

"Une partie de ma vie politique s'achève. Je quitte le Parti socialiste, ou le Parti socialiste me quitte."  Mardi 27 juin, Manuel Valls a mis fin à sa tumultueuse histoire avec le Parti socialiste, exprimant sa "tristesse" et son "amertume" au sujet de ce qu'est devenu la formation politique. Il siègera au sein du groupe La République en marche. Il avait manifesté, depuis longtemps, sa liberté par rapport au parti, proposant notamment qu'il change de nom. Mais la rupture de l'ancien Premier ministre avec le PS est devenue inéluctable depuis quelques mois, au fil des campagnes électorales. Franceinfo a retrouvé cinq citations récentes qui préfiguraient son départ du PS.

1En février 2016 : "Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer."

C'est une expression qui a suivi Manuel Valls. En février 2016, il théorise l'existence de plusieurs gauches irréconciliables. Le débat, à gauche, porte alors sur l'opportunité d'organiser une primaire ouverte bien au-delà du PS avant l'élection présidentielle, qui pourrait aller "de Mélenchon à Macron". "Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer", tranche, lors d'une réunion publique, celui qui est alors Premier ministre, expliquant qu'il refuse de gouverner avec "ceux qui considèrent que François Hollande, c'est pire que Nicolas Sarkozy". Il ne vise pas ses camarades socialistes, mais se place déjà en rupture avec une partie de la gauche.

2Après sa défaite à la primaire : "Les germes de la décomposition politique sont là."

Un an plus tard, en janvier, Manuel Valls s'est présenté à la primaire de la gauche après le renoncement de François Hollande. Au second tour, il essuie un lourd revers contre Benoît Hamon, qui a fait campagne sur une ligne très différente de celle de l'exécutif. Le soir même, Manuel Valls promet de le soutenir, mais prend déjà ses distances avec le choix des électeurs socialistes : "Je ne vous cache pas mon inquiétude, car les germes de la décomposition sont bien là, à gauche comme à droite, et personne ne doit en sous-estimer les conséquences".

3En mars : "Je ne peux pas apporter mon parrainage à Benoît Hamon."

Un mois et demi après avoir échoué à devenir le candidat du PS, Manuel Valls entérine sa rupture avec son tombeur, Benoît Hamon, dans un entretien à Paris Match : "Je ne peux pas apporter mon parrainage à Benoît Hamon." Le soir même, il réunit ses partisans dans une salle de l'Assemblée nationale. Ne se contentant pas de critiquer la campagne du vainqueur de la primaire du PS, il voit plus loin dans ses critiques : "Si la gauche est incapable d'être responsable, elle sortira de l'histoire." 

4Après la défaite de Hamon : "C'est la fin d'une histoire."

Au lendemain du premier tour, où le candidat socialiste Benoît Hamon a récolté seulement 6,3% des voix, Manuel Valls enterre à demi-mot le PS "Incontestablement, c'est la fin d'un cycle, c'est la fin d'une histoire." Il assure être "triste pour le PS, pour son histoire, ses valeurs, ce qu'il a fait au gouvernement", mais se réjouit de la "clarification" à venir. "Ceux qui sont en désaccord sur l'Europe, sur l'économie, sur l'entreprise, sur les questions de sécurité et de laïcité, peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Je ne le crois pas."

Pour autant, il n'exclut pas encore de participer à la "reconstruction" et ne parle pas de quitter ses camarades pour rejoindre le mouvement d'Emmanuel Macron, même s'il a voté pour lui dès le premier tour de la présidentielle.

5En mai : "Je serai candidat de la majorité présidentielle."

Alors que le mouvement d'Emmanuel Macron s'apprête à annoncer ses investitures pour les élections législatives, Manuel Valls franchit le Rubicon. Le 9 mai sur RTL, il affirme qu'il "sera candidat de la majorité présidentielle", et "souhaite [s]'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, La République en marche". Son ralliement est plus compliqué que prévu : les cadres d'En marche ! lui rappellent qu'il doit passer par la même procédure que les autres.

La rupture est entérinée : le lendemain, Jean-Christophe Cambadélis, encore premier secrétaire du PS, explique qu'une procédure d'exclusion est en cours contre lui, depuis son soutien à Emmanuel Macron à la présidentielle. Manuel Valls ne sera finalement pas investi par La République en marche, mais n'aura pas de candidat du mouvement face à lui. Ce qui lui permet de se présenter comme "le candidat de la majorité présidentielle" sur ses affiches, et non plus comme un socialiste. En annonçant son entrée dans le groupe LREM à l'Assemblée, et son départ du PS, Manuel Valls n'a donc fait que poursuivre sur sa lancée.

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