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Marine Le Pen présente son projet pour l'élection présidentielle

Candidate du Front national à l'élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté les grands axes de son projet politique samedi, à Paris. Elle souhaite redonner sa fierté au peuple de France.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Marine Le Pen promet au peuple de France de lui rendre son pays (MARTIN BUREAU / AFP)

Candidate du Front national à l'élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté les grands axes de son projet politique samedi, à Paris. Elle souhaite redonner sa fierté au peuple de France.

La crise peut-elle profiter à Marine Le Pen ? Etre crédible tout en avançant des propositions différentes des autres candidats et radicales de son point de vue.

Tel était l'enjeu samedi pour la candidate du Front national dans un des exercices imposés d'une campagne: la présentation du programme. "On ne peut pas faire comme si l'endettement de la France n'existait pas", explique Bruno Bildé son fidèle directeur de cabinet, "mais il faut donner un message d'espoir. Cela veut dire changer le système". Au risque d'inquiéter ?

"Un plan de vigueur"

Pas de proposition chiffrée samedi. "Je ferai connaître mon plan de désendettement de la France en janvier. Ce sera un plan de vigueur à la place des plans de rigueur des autres" , explique Mme Le Pen à la tribune.

Elle décline ensuite les divers points de son programme dont la ligne reste le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans le droit fil de son discours de Tours de janvier 2011. "Ma mission essentielle est de vous rendre, peuple de France, votre pays, votre fierté"

Un ministère des souverainetés

Néanmoins les cadres du FN annonçaient des nouveautés quelques minutes avant le discours. La création d'un ministère des souverainetés, chargé entre autre de renégocier les traités européens, n'en est pas une. Ce sera la première mesure mise en place par la candidate si elle était élue.

"L'accent sur la laïcité et la souveraineté sont les deux nouveautés par rapport aux campagnes de 2002 et 2007", explique Marie-Christine Arnautu, porte-parole de la campagne, "car il y a une angoisse terrible sur ces sujets là par rapport à avant. Notre programme est crédible et cohérent. Ce n'est pas un catalogue d'idées à la Prévert".

Redonner la parole aux victimes

Difficile toutefois d'éviter la litanie thématique d'un programme qui se veut complet. Sur le plan économique, Mme Le Pen maintient la sortie de la zone euro et ancre ses propositions sur la question de la réindustrialisation. Les PME et PMI seront prioritaires sur les marchés publics.

Elle exhorte à redonner plus de pouvoir au peuple via des changements institutionnels : introduction de la proportionnelle pour toutes les élections, instauration d'un septennat présidentiel non renouvelable, et recours au référendum pour tout changement constitutionnel. Tout ceci avait déjà été évoqué auparavant.

Une nouveauté, peut-être : la création d'un jury d'assises pour décider de la libération conditionnelle des prisonniers purgeant des peines de sureté. De façon plus globale, Mme Le Pen souhaite mettre les victimes au cœur du système judiciaire.

La France: une puissance de médiation

Mme Le Pen a également parlé longuement de politique internationale. Elle engage la France à "s'extirper de l'européo-atlantisme" et à "devenir une puissance d'équilibre et de médiation". Dans ce sens, elle se déclare favorable à la reconnaissance d'un état palestinien.

Mais c'est quand elle a parlé d'immigration que Mme Le Pen a été la plus applaudie par la salle. La "préférence nationale" rebaptisée "préférence aux Français" reste un des fondamentaux du parti. "L'immigration, c'est le thème par excellence où les Français se sentent le plus trahis par les élites et Nicolas Sarkozy", commente Mme Arnautu.

Le meeting se termine sur la traditionnelle Marseillaise, mais dans une variante jazz new orleans. Il n'aura pas été simplement question de la crise de la dette, car comme l'explique un responsable frontiste : "Marine a plus de chances si la situation en Europe n'explose pas d'ici les élections. Si au contraire la tension devient trop forte, tout va péter et il faudra tout refaire".

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