Présidentielle : six questions pas si bêtes au lendemain du second tour
Après la victoire d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen, franceinfo répond aux questions que vous vous posez sur ce second tour.
Une victoire, et des questions. Emmanuel Macron a-t-il vraiment triomphé ? Pourquoi autant de personnes ont-elles refusé de s'exprimer ? Marine Le Pen a-t-elle tout perdu ? Le nouveau président pourra-t-il gouverner ? Au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, franceinfo répond à six questions pas si bêtes sur le second tour de la présidentielle.
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La victoire de Macron est-elle vraiment écrasante ?
La victoire est claire et nette, mais elle n’a rien d’un triomphe. En regardant les résultats de plus près, on trouve toute une série de chiffres qui viennent relativiser l’élection d’Emmanuel Macron. L’abstention d’abord (25,44%), au plus haut pour un second tour depuis 1969. Elle fait de lui un président choisi par seulement 43,6% des inscrits. Les motivations de ses électeurs ensuite, avec 43% d'entre eux qui disent avoir voté pour le candidat d'En marche ! en premier lieu pour faire barrage à Marine Le Pen. Les premiers sondages pour les législatives enfin, avec 61% des Français qui ne souhaitent pas lui donner une majorité absolue.
> Quatre chiffres qui montrent que la victoire d'Emmanuel Macron n'est pas si écrasante.
Pourquoi autant de votes blancs/d'abstention ?
Comme en 1969, lorsque deux candidats de droite s’affrontaient, l’affiche de ce second tour, entre l’extrême-droite et le centre n’a pas mobilisé, notamment à gauche. Grâce à l’enquête Ipsos/Sopra Steria sur l’abstention, on observe que de nombreux électeurs du premier tour ne se sont pas déplacés dimanche 7 mai. C’est particulièrement vrai (24%) chez ceux de Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé de donner une consigne de vote, et chez ceux de Nicolas Dupont-Aignan (23%), déstabilisés par son alliance inédite avec le Front national.
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Est-ce vraiment une défaite pour Marine Le Pen ?
Une défaite en trompe-l'œil. Même si Marine Le Pen n’a obtenu que 33,9% au second tour de l'élection présidentielle, elle a remporté plusieurs victoires symboliques. Pour la première fois de son histoire, le Front national dépasse en effet le seuil des 10 millions de voix. La candidate frontiste peut aussi se féliciter d’avoir devancé au premier tour le PS et les Républicains, qui se partagent le pouvoir depuis la création de la Ve République, et de voir l’idéologie de son parti progresser dans l’opinion publique.
> Derrière sa défaite, les victoires symboliques de Marine Le Pen.
Macron est-il assuré de pouvoir gouverner ?
Le plus dur commence seulement pour Emmanuel Macron. Le nouveau chef de l’Etat veut présenter un candidat dans chacune des 577 circonscriptions lors des élections législatives, afin de former une majorité parlementaire. Mais Les Républicains et la France insoumise comptent capitaliser sur les résultats de François Fillon et de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle pour remporter un maximum de sièges à l'Assemblée nationale. En plus de l'issue incertaine des législatives, le nouveau chef de l'Etat va devoir composer avec la gauche et la droite pour former un gouvernement, puis faire face à une économie en berne.
> Pourquoi le plus dur commence seulement pour Emmanuel Macron ?
Qui sont les favoris pour le poste de Premier ministre ?
C'est l'un des secrets les mieux gardés par Emmanuel Macron : le nom de son Premier ministre. Choisira-t-il un homme ou une femme ? Sera-t-il de droite ou de gauche ? Sera-t-il un élu expérimenté ou un petit nouveau ? D’Edouard Philippe à Sylvie Goulard en passant par Richard Ferrand, voici la liste des favoris pour le poste.
> Quel Premier ministre pour Emmanuel Macron ?
Quelles sont les priorités de Macron ?
Emmanuel Macron a promis de "transformer" la France dès le début de son mandat. Pour appliquer son programme durant les cinq années à venir, il a encore besoin d'obtenir une majorité lors des élections législatives de juin. Mais sans attendre ce scrutin crucial, le nouveau chef de l’Etat va lancer plusieurs chantiers. Durant ses 100 premiers jours à l’Elysée, il compte interdire les emplois familiaux pour les parlementaires, simplifier la vie des entreprises, lancer des mesures pour l’école primaire ou encore réformer le Code du travail par ordonnances.
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