Martine Aubry reproche à Arnaud Montebourg de "jeter l'opprobre sur toute une fédération"
La première secrétaire du Parti socialiste s'en est pris samedi 10 décembre à ceux dont "l'égo a besoin de se démontrer" quitte à "jeter l'opprobre sur toute une fédération" visant, sans le citer, Arnaud Montebourg.
Alors que les socialistes se réunissent ce samedi à La Défense pour ratifier les candidatures aux législatives de juin prochain, la patronne du PS Martine Aubry s'en est pris implicitement à l'"égo" d'Arnaud Montebourg. Le député socialiste de Saône-et-Loire avait alerté, dans un courrier en novembre, la première secrétaire sur "un système de corruption" bénéficiant à des élus du parti dans le Pas-de-Calais, dont le député et maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, 68 ans.
"Ne plus accepter aucun égo"
"Nous avons tout pour gagner en juin, tout, sauf l'ego de quelques-uns qui ne sont jamais en retard pour faire parler d'eux avec une petite phrase contre d'autres camarades ou une position différente de celle du parti", a déclaré Mme Aubry, avant l'ouverture de la Convention d'investiture du PS pour les législatives à La Défense.
"Mon rôle c'est de faire respecter non seulement les positions du parti mais celle de notre candidat et de ne plus accepter aucun égo", a-t-elle ajouté, lançant: "je comprends que Jack Lang soit insupporté par les propos d'un de ceux dont l'ego a besoin de se démontrer".
"Jeter l'opprobre sur toute une fédération"
"Jeter l'opprobre sur l'ensemble d'une fédération c'est inacceptable, il y a d'autres combats à mener", a lancé la maire de Lille. "Pour l'instant une seule personne est mise en cause", a-t-elle souligné à propos du maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, visé par une enquête préliminaire pour des faits de financement occulte.
La circonscription du Pas-de-Calais où il est candidat a été "gelée", a-t-elle rappelé, indiquant que pour le reste elle respectait "la présomption d'innocence" et que M. Kucheida "n'était pas mis à l'écart du PS". Mme Aubry a tout de même souligné que le député sortant avait "reconnu lui-même" certains faits.
Hénin-Beaumont, ancien fief électoral de Marine Le Pen
Sur le terrain, certains socialistes craignent que le climat des affaires profite à Marine Le Pen. Après la présidentielle, la présidente du Front national pourrait être candidate aux élections législatives de Hénin-Beaumont, où sa liste avait remporté 28,82 % des voix aux dernières municipales. Le FN a confirmé son statut de 2e puissance politique de département du Pas-de-Calais, derrière le PS, lors des dernières cantonales (21,2% des suffrages), sans toutefois faire élire un seul conseiller général.
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