Michel Barnier nommé Premier ministre : ce qu'il faut retenir de la journée politique du vendredi 6 septembre

Avant de former son gouvernement, le Premier ministre a échangé avec son prédécesseur et des représentants de LR. La gauche a dénoncé un gouvernement "suspendu au bon vouloir du RN".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, répond aux questions de TF1, le 6 septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

Tout n'est pas réglé. Au lendemain de la nomination de Michel Barnier pour succéder à Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre a rencontré des représentants de différents camps politiques pour préciser la formation de son futur gouvernement, vendredi 6 septembre. Voici ce qu'il faut retenir de la journée politique.

Le Premier ministre Michel Barnier rencontre Gabriel Attal et des responsables LR

Le nouveau Premier ministre a reçu à Matignon son prédécesseur Gabriel Attal. "Il n'y aura de notre part ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel : seule la volonté d’être utiles à notre pays et fidèles à nos valeurs nous guidera", a assuré Gabriel Attal dans un message aux députés de son groupe Ensemble pour la République. Evoquant une "possible participation" des macronistes au futur gouvernement, il ajoute que "nous sommes disponibles pour poursuivre les discussions"

Michel Barnier a ensuite rencontré des responsables issus de LR : le président du Sénat, Gérard Larcher, le chef de file des députés, Laurent Wauquiez, et celui des sénateurs, Bruno Retailleau. Interrogé par LR sur la possible volonté du chef de l'Etat de choisir certains ministres, Michel Barnier a assuré : "Ça ne se passera pas comme ça. (...) J'ai une liberté de manœuvre que je veux utiliser", a appris France Télévisions auprès de participants.

Michel Barnier veut "ouvrir le débat" pour une "amélioration" de la réforme des retraites

Sur TF1, le Premier ministre a expliqué vouloir une amélioration de la controversée réforme des retraites adoptée en 2023 – tout "en respectant le cadre budgétaire" et sans "tout remettre en cause". Il a également rappelé les quelques priorités qu'il avait déjà évoquées lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, à savoir l'immigration, le travail, la dette et les services publics.

Michel Barnier a aussi affirmé que son gouvernement pourra comporter "des gens de [sa] famille politique, des gens de bonne volonté qui appartiennent à la majorité sortante", ou "des gens de gauche". Au sujet du RN, le Premier ministre assure n'avoir "rien ou pas grand-chose de commun avec [ses] thèses (...) mais il y a 11 millions de Français qui ont voté pour eux et leur voix compte"

LR pose ses conditions à son soutien pour Michel Barnier

"On a aidé à contribuer à ce que la situation soit débloquée", a déclaré Laurent Wauquiez après sa rencontre avec Michel Barnier. "Ce qui compte, c'est le programme et ce qu'on peut arriver à faire pour le pays", a-t-il poursuivi, évoquant "le pouvoir d'achat par le travail et pas par l'assistanat". "Pour l'instant, rien n'est décidé" au sujet de la composition du gouvernement, "c'est en fonction du programme que seront prises les décisions", a-t-il ajouté. 

La gauche dénonce un gouvernement "suspendu au bon vouloir du RN"

"Je suis très en colère, comme des millions d'électeurs français qui se sentent trahis par la décision du président de la République", a réagi Lucie Castets sur RTL. "On a un Premier ministre qui est tout à fait dépendant du Rassemblement national", a insisté la candidate du NFP pour Matignon."Le gouvernement Barnier est suspendu au bon vouloir du Rassemblement national, de voter ou non la censure", a-t-elle martelé.

Anne Hidalgo réclame un congrès du PS, qu'elle accuse d'avoir "empêché" un gouvernement Cazeneuve

L'élue socialiste se dit "dans une colère profonde". "Il y a une impérieuse nécessité à avoir un congrès au Parti socialiste", a réclamé la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, dans une interview à Libération. Elle affirme que "le Parti socialiste a empêché la nomination de Bernard Cazeneuve qui, je le rappelle, vient de nos rangs" : "On peut ne pas être d’accord sur tout avec Bernard Cazeneuve, mais c’est une personne de gauche, qui aurait été capable, sans l’assentiment de l’extrême droite, de fédérer et de potentiellement proposer un gouvernement pour régler un certain nombre de sujets et être utile aux Français", assure-t-elle.

D'autres responsables du NFP contestent cette interprétation.  "Si le PS avait eu le pouvoir de nommer ou de bloquer qui que ce soit, ce serait Lucie Castets qui serait à Matignon", martèle le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui réclame sur France Inter d'"arrêter avec cette idée répandue par le chef de l'Etat, que la gauche aurait choisi de renoncer au pouvoir".

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