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Migrants : la fuite d’eau de Nicolas Sarkozy déclenche un flot de protestations

Le président des Républicains a comparé jeudi les quotas pour les migrants à la gestion d’une fuite d’eau par un plombier. L'exemple choisi a entraîné une vive réaction du Premier ministre et des protestations en série.
Article rédigé par franceinfo
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  (Nicolas Sarkozy, ici le 12 juin à Berlin, a choisi les difficultés d'un plombier pour expliquer le problème de l'afflux des migrants © MaxPPP)

Lors d’un meeting à L’Isle-d'Adam dans le Val d’Oise jeudi soir, Nicolas Sarkozy a déclenché les rires des militants en racontant la réparation d’une fuite d’eau par un plombier. Le président du parti Les Républicains faisait allusion à la gestion de l’afflux des migrants par les quotas voulus par Bruxelles. Il a ainsi résumé les propositions de la Commission européenne sur le dossier des migrants en disant qu’elle préfère "répartir" plutôt que "réduire" . Afin d’illustrer son propos, il a choisi comme exemple une grosse fuite d’eau et le travail d'un plombier.

"Dans une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit, j'ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas, il reste la chambre des enfants."

L'illustration du dossier des migrants par Nicolas sarkozy, président du parti Les Républicains

Cet épisode a été critiqué vendredi par plusieurs ténors politiques de gauche et du centre. Sur France Info, Jean-Marie Cavada, eurodéputé et président du mouvement Nous Citoyens, a estimé qu' "il y a des moments où la fatigue coupe quand même toute trace d'humour et cet humour était déplacé" .

"Humour déplacé" pour Jean-Marie Cavada, eurodéputé et président du mouvement Nous Citoyens

De son côté, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, a évoqué sur ITELE "un manque de respect".

"Sur la forme, c'est un manque de respect à la fois, évidemment, pour les personnes concernées, parce que quelle que soit la fermeté avec laquelle on agit, il faut le faire avec le respect et la dignité des personnes. Mais c'est aussi un manque de respect pour les Français."

Le député centriste de Seine-et-Marne, Yves Jégo, réagissant sur Sud Radio a, lui, appelé "à élever le débat ". Quant au chef de file des socalistes à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, c'est sur Twitter qu'il a réagi au sujet d'un "sketch".

Olivier Faure, le porte-parole du PS, estime de son côté que Nicolas Sarkozy se complait dans le one man show et il est atterré par les propos de l'ancien président de la République : "Oser comparer des migrants qui échappent à la guerre, à la torture, au viol, à une fuite d’eau c’est tout simplement atterrant. "

"Je note que depuis qu’il s’autoproclame Républicain, il n’a jamais été aussi proche des idées de l’Extrême droite. Il est dans une logique de fuite en avant dans la surenchère avec Marine Le Pen et ses premières victimes sont déjà des victimes, des enfants qui mangent mal, des migrants qui fuient la guerre. "

 

Les propos de Nicolas Sarkozy sont "atterrants", estime Olivier Faure, porte-parole du PS

Guillaume Larrivé, secrétaire national à l’Immigration au sein des Républicains, assume les propos tenus par Nicolas Sarkozy.  "Ces procès d’intention sont insupportables. Nicolas Sarkozy a raison de dire les choses telles qu’elles sont. Regardez la réalité, rien n’est maîtrisé. "

Il dénonce le fait que le "gouvernement subit la pression migratoire passivement " et insisite sur le fait que le PS ne doit pas dicter la bonne parole. "Nous n’allons pas nous excuser de dire la vérité. Ce n’est pas à l’Etat PS de verrouiller le débat public, ce n’est pas à Manuel Valls et aux députés socialistes de nous dire ce que nous devons penser. "

 

"Nicolas Sarkozy a raison de dire les choses telles qu’elles sont", déclare Guillaume Larrivé, secrétaire national à l’immigration au sein des Républicains

 

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