Assistants parlementaires du MoDem : que reproche-t-on à Sylvie Goulard qui a démissionné du gouvernement ?
Sylvie Goulard a démissionné de son poste de ministre des Armées pour se défendre dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem.
Sylvie Goulard, ministre des Armées depuis la formation du gouvernement df'Edouard Philippe, a démissionné, mardi 20 juin. Elle pourrait être entendue dans le cadre de l'enquête préliminaire sur les présumés emplois fictifs des assistants parlementaires du MoDem, révélés par franceinfo.
Pendant cinq ans, entre 2009 et 2015, alors qu'elle était députée européenne, Sylvie Goulard a employé Stéphane Thérou comme assistant parlementaire. D'après nos informations il disposait d'un trois-quarts temps auprès de la députée européenne. Or, Stéphane Thérou était dans le même temps un cadre essentiel du MoDem, en charge de la formation des élus. Plusieurs témoins ont décrit à franceinfo cette mission comme difficilement compatible avec ses fonctions d'assistant parlementaire.
Plus embarrassant encore, un ancien ministre nous a raconté qu'il y a quelques années, Sylvie Goulard lui avait confié que Stéphane Thérou lui avait été imposé par le parti présidé par François Bayrou, le ministre de la Justice. Et l'ex-ministre de la Défense s'était dit "mal à l'aise avec cette pratique", dénoncée par Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, entendue comme témoin mardi 20 juin.
L'assistant parlementaire de Sylvie Goulard très proche de François Bayrou
Stéphane Thérou est un très proche de François Bayrou. Il était déjà auprès de lui lorsque celui-ci était ministre de l'Education nationale, en 1994. D'ailleurs, en 2015, le patron du MoDem l'avait appelé à Pau pour devenir son directeur de cabinet à la mairie. Et là, chose étrange, Sylvie Goulard ne l'avait pas remplacé comme assistant parlementaire. Pour quelle raison ? Nous avons posé plusieurs fois la question à la ministre des Armées. Elle ne nous a pas répondu.
Dans son communiqué, la ministre explique souhaiter "démontrer sa bonne foi" et "être en mesure de démontrer librement [sa] bonne foi et tout le travail qu’[elle] y [a] accompli". Sylvie Goulard n’évoque pas le travail de son assistant parlementaire, mais le sien, en tant que députée.
Sylvie Goulard n’a, pour l’instant, pas répondu à nos demandes d’interview.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.