Alliance entre Dupont-Aignan et Le Pen : "Une dramatisation" qui pourrait "mobiliser" contre Marine Le Pen
Le politologue Jean Peteaux estime, dimanche, que l'alliance entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen pourrait "participer à la mobilisation" une partie de l'électorat qui ne comptait pas voter au second tour de l'élection présidentielle.
Selon le politologue et professeur à Sciences Po Bordeaux, Jean Petaux, invité de franceinfo dimanche 30 avril, l'alliance entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan pourrait avoir comme effet, au second tour de l'élection présidentielle (7 mai), de remobiliser la partie de l'électorat qui ne comptait pas voter, estimant au soir du premier tour que la victoire d'Emmanuel Macron ne ferait aucun doute.
L'électorat mis sous "pression"
"Il y a comme une rupture, analyse-t-il. Nicolas Dupont-Aignan a permis de montrer qu'on pouvait faire alliance avec le Front national. Que la stratégie de dédiabolisation menée par Marine Le Pen depuis 2012 porte ses fruits, parce que le FN n'est plus ostracisé, il n'est plus infréquentable." Mais le politologue estime que cette "rupture" pourrait "dramatiser davantage le second tour" et pousser des abstentionnistes à se positionner.
Cette alliance peut aussi remettre un peu la pression sur un électorat qui a considéré que les choses étaient jouées et qu'il n'avait pas à se mobiliser
Jean Petaux, politologueà franceinfo
"II n'est pas impossible que cette fois-ci l'action de Nicolas Dupont-Aignan soit un des éléments qui va participer à la mobilisation de ceux qui vont faire obstacle à Marine Le Pen", a estimé Jean Petaux.
Dupont-Aignan mal vu de certains Républicains
Selon lui, l'alliance entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ne permettra pas non plus à la présidente du FN de récupérer l'ensemble des suffrages qui se sont exprimés en faveur du fondateur de Debout la France au premier tour.
"Nicolas Dupont-Aignan est à la tête d'une petite formation qui est tout à fait autonome et plutôt mal vue d'ailleurs des Républicains", a dit Jean Petaux. Selon le politologue, un "certain nombre de Républicains" considèrent qu'une partie de l'électorat de Nicolas Dupont-Aignan aurait permis, "s'il s'était porté sur François Fillon, au candidat de la droite d'être qualifié pour le second tour."
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