Appel de Nicolas Hulot sur la lutte contre le changement climatique : c'est "une question de survie pour l'humanité"
Le ministre de la Transition écologique veut dépasser les clivages et les oppositions politiques pour défendre l'environnement. "L'éveil des consciences a eu lieu", salue Brune Poirson, secrétaire d'État auprès de Nicolas Hulot.
Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a appelé, dimanche 29 juillet dans les colonnes du JDD, à "l'union sacrée" des partis politiques concernant la lutte contre le changement climatique. Des propos salués par Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique. "Il s'agit là d'une question de survie, pour l'homme, pour l'humanité", a-t-elle déclaré, dimanche, sur franceinfo.
franceinfo : Que pensez-vous de l'appel de Nicolas Hulot qui réclame une union sacrée sur les questions de changement climatique. Manquons-nous de consciences écologistes en France ?
Brune Poirson : Maintenant, l'éveil des consciences a eu lieu. Je crois, et Nicolas Hulot aussi, que nous avons conscience de l'impact du changement climatique dans notre vie quotidienne, mais ce n'est pas pour autant que l'on transforme cette prise de conscience en acte. Je crois qu'il appelle et qu'il souligne l'urgence face à laquelle on se trouve et le fait que le changement climatique est devenu une réalité dans la vie de chacun maintenant qu'on ne peut plus nier.
Naval Energies a annoncé jeudi qu'il mettait fin à ses investissements dans l'hydrolien, un mois et demi seulement après avoir inauguré sa première usine de fabrication d'hydroliennes à Cherbourg. C'est une décision que vous regrettez ?
Je n'ai pas à juger d'une affaire qui concerne une entreprise en particulier. Mais ce qu'on voit en France, c'est que les énergies renouvelables se développent rapidement. Au niveau européen, c'est le cas aussi. En matière de lutte contre le changement climatique, rien n'est jamais suffisant, mais on voit qu'on sait fixer des objectifs qui sont ambitieux. En France, émergent partout des projets de développement d'énergies renouvelables. Nous avons décidé de faire plus avec des moyens qui devaient être alloués aux projets éoliens à travers la France. Le prix des énergies renouvelables chute très rapidement car parfois il y a un décalage entre le moment où un appel d'offres est remporté et le moment où les éoliennes sortent de terre. Entre temps, les technologies évoluent très fortement. C'est pour cela que nous avons développé une série de mesures pour simplifier les procédures, c'est vrai dans le domaine de l'éolien que du solaire.
Vous avez reçu les industriels pour évoquer la pollution aux mégots. Que faut-il faire ?
Ça peut paraître anecdotique, mais quand vous regardez la question et que vous vous y penchez, ça peut être assez effrayant. Un mégot de cigarettes pollue jusqu'à 500 litres d'eau, libère 4 000 substances toxiques dans l'environnement et met des dizaines d'années à se dégrader. Rien qu'en France, il y a 30 milliards de mégots qui sont jetés chaque année. C'est le premier déchet qu'on trouve en France aussi bien au sommet des montagnes qu'au fond des mers, dans les villes comme dans les campagnes. Nous avons décidé de prendre la question à bras le corps et de travailler aux côtés des industriels du tabac pour leur demander de prendre leurs responsabilités, pour nous aider à lutter contre ce fléau. J'ai convoqué ces industriels au ministère de la Transition écologique, je dois les revoir en septembre pour faire un point d'étape.
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