Nicolas Sarkozy détaille plusieurs mesures pour faire face à la crise
Le président candidat, Nicolas Sarkozy, était l'invité du journal de 20H00 de France 2, mercredi 22 février. Il est revenu sur plusieurs de ses propositions, la TVA anti-délocalisation, la prime pour l'emploi et le revenu de solidarité active.
Meetings, visites sur le terrain, interventions dans les médias, Nicolas Sarkozy est entré rapidement en campagne depuis son annonce de candidature, le 15 février.
Après ses deux premiers meetings à Annecy puis à Marseille, et avant celui de Lille, jeudi 23 février, le président candidat Nicolas Sarkozy a répondu aux questions de David Pujadas, mercredi soir.
La première question a porté sur le climat tendu de la campagne. "Vous avez lâché vos coups contre François Hollande. Est-ce, selon vous, ce que les Français attendent ?
20h14 - Je ne sais de quoi vous parler. Pour qu'une campagne soit utile, il faut qu'il y ait une confrontation des idées. Si on ne veut pas être critiqué, il ne faut pas être candidat.
Cela fait cinq ans que je suis président de la République. Vous trouvez que je n'ai pas supporté beaucoup de critiques ? Et parfois ces critiques ont dépassé les bornes.
C'est la richesse et la force de la démocratie. Il faut que chacun accepte sa part de critique.
Sur "La France forte"
20h16 - Ce n'est pas un slogan, c'est une conviction.
Le référendum est une conviction : redonner la parole aux peuples.
Durant mon premier quinquennat, j'ai sollicité l'avis des Français deux fois par référendum, pour la collectivité unique en Martinique, pour la collectivité unique en Guyane.
J'ai toujours pensé qu'on faisait trancher le blocage en redonnant la parole au peuple de France. J'ai toujours milité dans la famille gaulliste, et dans la tradition de la famille gaulliste, le référendum a toujours eu une importance.
Sur la question centrale de l'immigration, si on veut que les républicains puissent en débattre de façon raisonnable, responsable, mesurée, notamment sur laffaire des deux juges qui traitent la même question, il est normal de rendre la parole au peuple français, s'il y a un blocage.
Trancher un débat, donner la parole au peuple, ce n'est pas opposer, c'est au contraire prendre une décision.
Ses propositions en matière d'emploi
20h20 - Si les Français me font confiance, si je devais conduire un deuxième quinquennat, forcément il serait différent du premier, parce qu'on apprend soi-même et parce que le contexte n'a rien à voir.
Le monde, l'Europe et la France connaissent depuis trois ans des crises sans précédent. Nous avons tous les atouts pour surmonter ces crises, mais pour cela il faut un pays fort et la réponse à la crise, c'est valoriser le travail.
Nous avons pris une décision avec François Fillon, qui est au vote du Parlement ce mois-ci, qui est d'alléger puissamment les charges payées par les entreprises pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et arrêter les délocalisations. C'est la TVA anti-délocalisation.
Je fais ce soir la proposition aux Français, de réformer complètement la prime pour l'emploi (PPE, ndlr). Cette prime ne marche pas. Elle consiste, en gros, à distribuer 450 euros par an à six millions de Français qui ont repris un emploi.
Je propose... qu'on supprime des charges qui sont aujourd'hui sur leurs salaires, pour augmenter le salaire net en redéployant la PPE, et en faisant en sorte que la fiscalité aujourd'hui payée sur les dividendes, soit payée au même pris que la fiscalité sur le travail.
Ce qui permettrait d'augmenter le salaire d'un peu moins de 1000 euros par an sur la feuille de paye.
20h25 - Il y a aussi la question du RSA. Le RSA coûte 10 milliards d'euros à la collectivité et aide 1,8 millions de foyers.
Le RSA a rempli parfaitement son travail comme lutte contre l'extrême pauvreté. Mais il y a un problème pour réinsérer les gens dans le marché du travail.
Je propose donc qu'on généralise l'expérimentation que nous avons faite. Quelqu'un qui est au RSA, qui n'a pas d'emploi et qui n'est pas en formation devra faire sept heures de travail d'intérêt général par semaine rémunérées au niveau du SMIC.
C'est la logique des droits et des devoirs.
Sur les hauts salaires
20h28 - Il y a une infime minorité (de dirigeants, ndlr) qui a beaucoup choqué les Français en faisant vraiment n'importe quoi. J'ai pensé à un moment qu'on pouvait en appeler à la responsabilité.
Dorénavant, les rémunérations des plus hauts dirigeants devront être votées, non pas par le conseil d'administration, où en général il y a beaucoup d'amis, mais par l'assemblée générale des actionnaires. Les rémunérations des dirigeants devront être publiées dans les documents légaux et dans le comité de rémunération, il y (aura) systématiquement un représentant des salariés.
J'ajoute deux derniers mots. Maintenant, il faut interdire les retraites chapeaux… et les parachutes dorés.
Sur le travail des jeunes
20h30 - Il faut absolument qu'on débloque la situation des jeunes par rapport à l'emploi. Il y a une réponse et une seule, c'est l'apprentissage.
Après en avoir beaucoup parlé avec un certain nombre de gens qui connaissent bien ce sujet, notamment Claude Allègre, je voudrais proposer qu'on fasse un complément à la réforme du bac professionnel et que la 3ème année soit systématiquement en apprentissage, en alternance dans l'entreprise.
Cette décision ferait 250 000 jeunes de plus en entreprise.
Sur "ses erreurs"
20h31 - Y-a-t-il une personne qui nous regarde qui puisse se dire : je n'ai pas commis d'erreur ? On m'a posé la question : si c'était à refaire, est-ce-que vous feriez les choses exactement pareil ?'J'ai répondu non. On n'a pas tout réussi.
Je me suis engagé dans mes fonctions à un point que vous n'imaginez pas. Tout n'a pas marché. Tout n'a pas fonctionné.
J'ai appris ma fonction de Président.
Sur la soirée au Fouquet's
Si c'était à refaire, je ne reviendrais pas dans ce restaurant car ça a été vraiment le feuilleton. J'aurai l'occasion d'en parler aux Français.
Je vais à cette campagne comme candidat. Je dis aux Français que j'ai besoin d'eux pour que la France soit forte.
Sur son livre
20h33 - Vous êtes mieux informé que moi. Ce n'est pas le moment.
Les Français souffrent. Il y a la crise. Les Français, ils ont envie qu'on leur parle d'eux, pas de moi.
Pour revoir l'intégralité de l'entretien du Président, Nicolas Sarkozy, c'est ici.
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