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Nicolas Sarkozy s'invite dans la campagne européenne

L'ancien président de la République signe, dans Le Point, une tribune dans laquelle il présente ses propositions pour l'Europe, à quelques jours des élections européennes. Nicolas Sarkozy appelle notamment à en finir avec les accords de Schengen tels qu'ils existent aujourd'hui. Son intervention dans la campagne était un sujet majeur de discussion dans la classe politique.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Nicolas Sarkozy signe une nouvelle tribune © Reuters/Gonzalo Fuentes)

Certains de ses amis, à l'UMP notamment, attendaient de lui une parole forte, une entrée en force dans cette campagne européenne qui traditionnellement ne passionne pas les électeurs français. D'autres, proches ou rivaux politiques, craignaient que l'ancien président de la République ne s'expose de trop. Mais, finalement, Nicolas Sarkozy a bien décidé de donner sa vision de l'Europe, à trois jours du scrutin, dans une tribune à paraître jeudi dans l'hebdomadaire Le Point .

Sans surprise, l'ancien chef de l'État appelle à respecter l'Europe, notamment pour ce qu'elle a fait pour l'union des peuples. Pour lui, "c'est l'Europe ou le déclin ", tout simplement, alors que "tout le pourtour de l'Union européenne s'embrase ". La dernière "prise de parole" de Nicolas Sarkozy datait de la semaine précédant les élections municipales, en mars dernier. L'ancien président, battu en mai 2012, avait là aussi publié une tribune, dans Le Figaro , pour dénoncer les écoutes téléphoniques menées contre lui, et révélées quelques jours plus tôt.

Schengen, l'ennemi à réformer

Cette fois, Nicolas Sarkozy semble vouloir se placer bien au-dessus de la mêlée, sans coups de griffes ou presque. Le message est celui d'un amoureux de l'Europe qui veut faire comprendre que l'heure est grave. Et qu'il ne pouvait donc éviter de se faire entendre.

L'ennemi, pour lui, porte un nom : "Il faut suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II". Pourquoi ? Pour interdire à "un étranger de pénétrer dans l'espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses ". Une phrase qui sonne particulièrement alors que la jeune Leonarda refait parler d'elle ces derniers jours, et que le Front national, notamment, a fait des frontières de l'UE un thème majeur de sa campagne. Nicolas Sarkozy appelle aussi, alors que l'euroscepticisme galope dans l'UE, à un retour de certaines compétences dans le giron des États.

Pas un mot pour l'UMP

Face à l'Allemagne, véritable moteur de l'Union européenne, la France a du retard à rattraper concède l'ancien chef de l'État, qui appelle à la création d'une "zone économique franco-allemande cohérente et stable ". Un vœu pieux.

Mais il est un silence plus assourdissant que les autres dans ce long texte. Nicolas Sarkozy n'appelle pas une seule fois à voter pour son parti, l'UMP. Les solutions qu'il préconise ne ramènent pas son récit à des propositions du parti d'opposition. Un silence assourdissant, alors que l'UMP est engluée dans une succession d'affaires (détournement présumé, affaire Bygmalion, conventions surfacturées...) qui mettent en péril son avenir. Et là-dessus, Nicolas Sarkozy ne s'engage pas.

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