Européennes : ce qu'il faut retenir de la tribune de Nicolas Sarkozy dans "Le Point"
L'ancien président s'attaque au manque de leadership du couple franco-allemand, il prône un espace Schengen 2, s'attaque à l'Europe des 28 mais aussi à la Commission... Voici les principaux points de son intervention.
"L'Europe ou le déclin." C'est la une du Point daté du jeudi 22 mai et l'esprit de la tribune de cinq pages sur les élections européennes signée par Nicolas Sarkozy dans le magazine. C'est la première fois que l'ex-chef d'Etat revient aussi clairement dans le jeu politique. Il ne s'était plus exprimé publiquement depuis sa précédente tribune, le 20 mars, à la veille du premier tour des municipales, dans Le Figaro. Il y répondait aux soupçons de trafic d'influence pesant sur lui, à la suite de sa mise sur écoute téléphonique par la justice.
Appel à la mobilisation pour le scrutin de dimanche, plaidoyer pour l'Europe, mais aussi critique à l'encontre de François Hollande, proposition de réforme de la zone euro, de l'espace Schengen ou encore des institutions européennes... Voici les principaux points de la tribune de Nicolas Sarkozy.
L'appel à voter "pour" l'Europe
S'il se dit "viscéralement français", l'ancien chef de l'Etat écrit : "Avec le temps qui a passé, l'expérience est arrivée (...), je me suis progressivement ouvert aux réalités du monde et j'ai compris l'importance de l'appartenance au continent européen." Et Nicolas Sarkozy s'adresse aux absentionnistes et à ceux qui souhaiteraient sortir de l'Union européenne : "Aujourd'hui, le débat européen se déroule dans un climat d'indifférence et de sourdes hostilités qui laisse pantois. Or, l'indifférence est suicidaire car en Europe se joue une partie substantielle de notre avenir. Quant à l'hostilité, elle est profondément injuste au regard de ce que l'Union européenne nous a apporté de décisif pour la paix."
"Vouloir la destruction de l'Europe, c'est mettre en péril la paix sur le continent européen. Jamais, je ne pourrai l'accepter. Jamais, je ne pourrai m'y résoudre. Ceux qui proposent ce chemin oublient les leçons de l'histoire", indique l'ex-président qui ajoute : "Ne laissons ni aujourd'hui ni demain détruire ce trésor".
La pique adressée à François Hollande
"Je le dis aux dirigeants français comme allemands : le leadership n'est pas un droit, c'est un devoir", explique Nicolas Sarkozy, alors qu'il plaide pour que le couple franco-allemand pilote la zone euro. "Pour des raisons historiques et politiques, l'Allemagne, comme la France ne peuvent exercer seules ce leadership. (...) Qu'un des partenaires défaille et c'est tout l'équilibre qui est mis à bas", écrit l'ancien président de la République. Et dans une pique à François Hollande, il poursuit : "L'absence de leadership met l'Europe en danger car elle est sans vision, sans cap et sans priorité."
Pour deux Europe et un pilotage franco-allemand
Pour de nouvelles frontières avec un espace Schengen 2
"Nous ne pouvons plus continuer (...) à faire semblant de croire qu'il est encore possible d'accueillir ceux qui le souhaitent, écrit Nicolas Sarkozy. C'est une évidence qu'il faut suspendre immédiatement Schengen 1 et le remplacer par Schengen 2 auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration (...)", propose-t-il. Et d'ajouter : "Nous n'avons pas voulu l'Europe pour que soit organisé un dumping social et migratoire au détriment quasi-systématique de la France."
Pour une réforme de la Commission européenne
L'ancien président de la République plaide enfin pour une réforme des institutions européennes. "L'Europe a fini par engendrer un labyrinthe administratif avec la Commission et ses services qu'il faut bien occuper", juge Nicolas Sarkozy. "Résultat, des centaines de directives sur les sujets les plus divers et souvent les plus futiles", écrit-il. "La situation d'aujourd'hui est à la limite du ridicule et nous condamne à l'impuissance (...) il faut supprimer au moins la moitié des actuelles compétences communautaires", propose l'ex-chef de l'Etat, pour qui, la Commission ne "devrait plus avoir de compétences législatives puisqu'il y a un Parlement européen".
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