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Nicolas Sarkozy, l'autocritique oui, mais pas trop...

Sur France 2, dimanche soir, l'ancien chef de l'Etat a refusé que l'interview s'attarde sur les critiques émises sur son quinquennat.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, sur le plateau de France 2, le 21 septembre 2014. (MAXPPP)

Les Français qui attendaient de Nicolas Sarkozy une véritable introspection ont sans doute été déçus. Invité du journal de France 2 pour expliquer les raisons de son retour en politique, dimanche 21 septembre, l'ancien président de la République s'est livré à quelques remarques sur la manière dont il a exercé le pouvoir, mais a refusé que l'interview vire à l'autocritique ou à l'inventaire de son quinquennat.

"Je voulais tellement faire du mieux possible !"

"Naturellement", Nicolas Sarkozy reconnaît qu'il a commis des erreurs. "Le temps, l'âge, l'expérience", glisse-t-il, le lui ont fait comprendre. On lui a souvent reproché d'être trop direct, trop brutal, dans sa manière de parler ? "Je me suis rendu compte que, sans le vouloir, j'avais pu blesser des gens en ne prenant pas la bonne expression. Je m'en suis voulu", lâche-t-il sur le ton du remords, jurant que "si c'était à refaire", il s'y prendrait autrement.

On lui a reproché d'avoir exercé le pouvoir de manière trop solitaire ? Il le concède volontiers. "Je voulais tellement faire du mieux possible ! Je voulais tellement m'engager ! Je voulais tellement que les gens ne soient pas déçus !" Ou comment transformer un défaut en une qualité. L'autocritique sur le style n'ira de toute façon pas plus loin. "J'ai essayé de faire du mieux possible. Et puis, vous connaissez le proverbe : quand je m'ausculte, je m'inquiète ; quand je me compare, il peut m'arriver de me rassurer !" , conclut-il dans un sourire, pour marquer sa volonté de parler de François Hollande.

"Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé en 2008 ?"

L'introspection n'est pas plus longue sur le fond, ni sur le bilan que Nicolas Sarkozy a laissé derrière lui en mai 2012, au moment de quitter l'Elysée. A une question de Laurent Delahousse à ce sujet, l'ancien chef de l'Etat répond par une de ces pirouettes dont il a le secret : "Soyez précis. Si vous souhaitez m'interroger sur une chose ou une autre que je n'ai pas appliquée, je vous répondrai avec la plus grande sincérité." Et d'embrayer aussitôt sur une longue attaque en règle de François Hollande.

De toute façon, "ce qui intéresse les Français", estime Nicolas Sarkozy, ce n'est pas tant son bilan que de "savoir s'il y a quelque chose à faire" pour améliorer la situation du pays. "Je suis prêt à faire une émission spéciale sur mon bilan, mais je crains que ce ne soit pas ce que souhaitent les Français", insiste-t-il quelques instants plus tard. D'autant qu'à ses yeux, son bilan n'est pas comparable avec celui de l'actuel chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy estime en effet que, lorsqu'il était aux commandes, la crise économique était bien plus grave que celle d'aujourd'hui. "Vous vous souvenez, de ce qui s'est passé en 2008 ?"

Quant aux différentes affaires judiciaires dans lesquelles son nom est cité, Nicolas Sarkozy l'assure : là non plus, il n'a rien à se reprocher. La preuve ? Il revient en politique ! "Est-ce que vous croyez que si j'avais la moindre chose à me reprocher, je viendrais m'exposer à un retour à la politique comme aujourd'hui ?", interroge-t-il, se disant victime d'"injustice". Une manière de présenter son innocence comme une évidence, sans rien dire sur le fond.

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