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Pacte de responsabilité : les contreparties enveniment les relations entre Hollande et le Medef

Invité dans la délégation de François Hollande aux Etats-Unis, Pierre Gattaz a dénoncé les modalités du dispositif promu par le chef de l'Etat, selon "Le Figaro" et RTL.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du Medef, Pierre Gattaz, lors d'une réunion internationale de dirigeants d'organisations patronales à Paris, le 21 janvier 2014. (THOMAS SAMSON / AFP)

Ses revendications se résument toujours en un mot d'ordre : baisser les charges des entreprises, mais sans contrepartie cette fois. Invité dans la délégation française aux Etats-Unis, le président du Medef, Pierre Gattaz, a profité du voyage d'Etat de François Hollande outre-Atlantique pour critiquer le pacte de responsabilité du chef de l'Etat, selon Le Figaro et RTL mardi 11 février.

Lors de sa conférence de presse, le 14 janvier, le président de la République avait promis une baisse générale de charges de 30 milliards d'euros pour les entreprises. La veille, Pierre Gattaz s'était dit convaincu que le patronat pourrait "créer des poches de 50 000 à 100 000 emplois dans les prochaines années, à la condition que certains chantiers s'ouvrent". Mais à l'heure de chiffrer d'éventuelles contreparties induites par le pacte de responsabilité, le Medef s'y oppose. Francetv info vous résume les enjeux de ce bras de fer. 

Pour Hollande, un moyen de rassurer son aile gauche

"Ces contreparties forment un tout avec le pacte, elles ne peuvent pas être dissociées, séparées, segmentées, elles sont le pacte" de responsabilité, avait expliqué François Hollande, lors de ses vœux aux forces économiques. Selon lui, "ces contreparties devront être claires, précises, mesurables et donc vérifiables". "Et c’est là que les contreparties sont devenues une sorte de graal pour nombre d’élus socialistes", expliquent Les Echos.

Car certains au PS doutent qu'une baisse des charges des entreprises soit créatrice d'embauches. Exiger ainsi des objectifs chiffrés en matière d'emplois, d'investissements, de formation, d'apprentissage... permet d'"en revenir à la doctrine socialiste traditionnelle du 'donnant-donnant' avec les entreprises", ajoute le quotidien économique.

Pour le Medef, "une logique de punition"

Sans organiser de conférence de presse solennelle, le patron des patrons s'est confié à quelques journalistes à Washington, et a vanté la mentalité américaine. "Dans la situation de la France, qui est à l'arrêt économique, avec des indicateurs mauvais, c'est très rafraîchissant de venir aux Etats-Unis, de voir comment ils font, comment ils rebondissent", a-t-il expliqué, cité par Le Figaro.

Avant de poursuivre sur le pacte de responsabilité et ses exigences éventuelles : "Quand j'entends parler de contreparties dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent : 'On va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n'y arrivez pas, vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités', dénonce-t-il. Il faut arrêter ce discours qui est insupportable. On n'est pas dans une cour d'école." Cité par Les Echos, le patron du Medef enfonce le clou contre "une logique de coercition, de démotivation, de pénalité et de punition". Un moyen de "calmer les enchères et rassurer ses troupes". 

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