Témoignages "J'ai commencé à agiter mon réseau" : un mois après les législatives, des députés battus cherchent une reconversion professionnelle

Les vacances ne sont pas de tout repos pour les députés battus aux dernières législatives. Il faut trouver du travail et une reconversion au plus vite.
Article rédigé par Maxime Glorieux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'Assemblée nationale le 3 juin 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Député avant l’été, chômeur à la rentrée. Il y a un mois, le second tour des législatives avait lieu. Après une campagne express, l’Assemblée nationale a changé radicalement de visage, et de nombreux députés se sont retrouvés sans activité du jour au lendemain.

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, s’apprête ainsi à s’inscrire à France Travail. "On a droit au chômage sur les mêmes bases que tout le monde au régime général, explique l'ancien député du Nord. Mais, même sans écharpe, le leader communiste se voit à l’avenir comme "un député off".

"Dès le mois de septembre, je vais tenir des permanences et continuer à labourer le terrain comme jamais. Je suis en contact avec les gens de chez moi qui me sollicitent : c'est comme si je restais leur député."

Fabien Roussel, ex-député communiste du Nord

à franceinfo


Battue elle aussi par le Rassemblement national, Caroline Fiat est lucide. Il lui faut retrouver un travail dans son domaine : le médical. Avant la dissolution, celle qui était vice-présidente insoumise de l’Assemblée comptait justement faire une validation des acquis (VAE) pour obtenir un diplôme. "Je n'ai pas eu le temps de le faire, donc je vais le faire maintenant, explique-t-elle. Quand vous devenez députée, vous mettez une ligne sur votre CV qui peut bloquer des choses. J'ai un diplôme d'aide-soignante, je ne peux plus faire aide-soignante. Je ne le souhaite plus, mais il y a aussi une complexité pour les établissements à se dire : 'Vu le répertoire qu'elle a, elle connaît toutes les lois. Elle va nous faire la révolution dans l'établissement'." 

"Le trou est assez énorme"

En attendant d’être embauchés, les députés toucheront pendant au moins deux ans la moitié de leur ancienne indemnité, sauf pour celles et ceux à l’âge de la retraite comme Bruno Millienne, ex-député MoDem : "Je vais avoir droit simplement à ma retraite de député, qui va se monter à 900 euros par mois." Cette retraite de 900 euros, cela signifie pour lui plus de 4 000 euros en moins chaque mois. "Ma maison n'est pas finie de payer, explique, explique Bruno Millienne. Ma femme, qui a une agence immobilière, ça va très mal en ce moment. Je n'avais pas besoin d'avoir un trou comme ça. Le trou est assez énorme."

Plutôt fourmi que cigale, l’ancien député annonce dès le lendemain de sa défaite la création d’une entreprise de conseil. "J'ai commencé à agiter mon réseau dès le 1er juillet parce que je me suis désisté le 30 juin. Dès le lendemain, je me suis dit qu'il fallait battre le fer tant qu'il était chaud", explique l'ex-député. D’autres députés battus peuvent compter sur une boucle WhatsApp, dans laquelle on s’échange des offres d'emploi.

Reconversion professionnelle pour d'ex-députés : reportage de Maxime Glorieux

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