Ingérences étrangères : "Aujourd'hui, nous sommes assez dépourvus de moyens", regrette la sénatrice LR Agnès Canayer
"Aujourd'hui, nous sommes dépourvus de moyens pour lutter contre ces ingérences [étrangères] qui visent à déstabiliser notre démocratie", déplore mercredi 22 mai sur franceinfo Agnès Canayer, sénatrice LR de Seine-Maritime, rapporteure d'une proposition de loi sur les ingérences étrangères. Ce texte, visant à renforcer l'arsenal de lutte contre les ingérences étrangères, est examiné mercredi par le Sénat.
L'élue Les Républicains explique que ces ingérences ont pour particularité qu'elles "profitent de terreaux fragilisés, de situations de crise pour pouvoir les envenimer, les exacerber par de fausses manipulations et par des cyberattaques". Agnès Canayer confie observer une hausse du nombre d'ingérences étrangères. Face à ce constat, elle plaide pour l'information. Même si elle considère que "le mieux est de prévenir", quand ces ingérences "existent", la sénatrice considère qu'il est "bien d'informer l'opinion publique pour les dénoncer et faire prendre conscience des enjeux". La sénatrice regrette d'ailleurs que de nombreux concitoyens y compris "des hommes et femmes politiques, ne prennent pas conscience de ces manipulations".
Un dispositif de surveillance algorithmique
L'élue de Seine-Maritime précise quelques dispositions prévues par la proposition de loi, notamment l'obligation pour les lobbys de s'inscrire sur un registre national de l'influence. Agnès Canayer explique que cela concerne "toutes les personnes physiques ou morales qui interviennent pour un État hors Union européenne, pour un parti hors Union européenne". Ce registre sera "géré par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique qui pourra contrôler, rendre public en informant que telle ou telle activité est faite pour le compte d'une puissance étrangère".
Ce texte prévoit également l'élargissement aux cas d'ingérences étrangères d'un dispositif de surveillance algorithmique. La sénatrice LR explique que cela se fera dans le cadre d'une "expérimentation de quatre ans", avec un "contrôle de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) et du Parlement". Elle considère que cet outil "supplémentaire" pourra être utile pour "les services du renseignement français qui aujourd'hui ne peuvent recourir aux algorithmes que pour viser les actes de terrorisme". "Nous souhaitons pouvoir l'étendre parce que nous avons bien conscience que ce sera un outil important pour pouvoir prévenir des cyberattaques et des ingérences étrangères", lance-t-elle.
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