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"Le négationnisme commence toujours par un rire" : une résistante communiste répond au chroniqueur Daniel Riolo, qui accuse le PCF de collaboration

Un accrochage a opposé Daniel Riolo à la tête de liste communiste aux élections européennes Ian Brossat sur RMC, mardi, au sujet du rôle des communistes pendant l'Occupation.

Article rédigé par franceinfo
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Le mémorial dédié aux 27 résistants français fusillés dans le camp d'internement de Châteaubriant (Loire-Atlantique), parmi lesquels Guy Môquet et de nombreux autres communistes, ici le 31 mai 2007. (FRANK PERRY / AFP)

"En vous entendant rire, ce matin, j'ai eu un haut-le-cœur" : Odette Nilès, 96 ans, militante communiste et résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, a répondu dans une lettre ouverte sur le site de L'Humanité, mardi 21 mai, aux propos et sarcasmes du chroniqueur de RMC Daniel Riolo. Ce dernier avait accusé le PCF de "collaboration avec les nazis" lors d'une interview de Ian Brossat, tête de liste des communistes aux élections européennes, sur la liste duquel figure Odette Nilès.

"[Le PCF] c'est la Résistance, monsieur. C'est 75 000 fusillés", avait répliqué Ian Brossat à cette remarque de Daniel Riolo, sur le plateau du "Grand oral des GG" mardi matin, une réponse accueillie par un éclat de rire du chroniqueur. "Ce que vous dites est honteux", a poursuivi le candidat. "Le colonel Fabien a résisté dès le premier jour". "A quel moment ils se sont réveillés, dans la guerre, les communistes ?", a poursuivi de son côté son interlocuteur. Le candidat a isolé la séquence sur son compte Twitter :

"Connaissez-vous seulement Guy Môquet ?"

Une intervention qui a fait réagir la résistante Odette Nilès, internée dans plusieurs camps dont celui de Châteaubriant (Loire-Atlantique) après avoir été arrêtée lors d'une manifestation en 1941. "Comment avons-nous pu en arriver à cela aujourd'hui, comment certains peuvent-ils parler d'un temps qu'ils n'ont pas vécu avec autant de mépris ou de raccourcis ?", écrit-elle, avant d'affirmer que "le négationnisme commence toujours ainsi : par un rire, par une moquerie."

Elle évoque également le souvenir des communistes qu'elle a "rencontrés, (...) aimés, qui ont donné leur jeunesse ou pour certains, versé leur sang pour notre pays", et cite celui qui est sans doute l'un des plus connus, et qu'elle a cotoyé lors de son internement : "un être qui me fut cher : Guy Môquet. Le connaissez-vous seulement ?"

La candidate aux élections européennes s'adresse directement au chroniqueur de RMC : "Si vous l'acceptiez, je vous invite à venir chez moi afin que nous puissions échanger et parler et que je puisse vous dire les yeux dans les yeux ce que furent ma vie et mes engagements."

"Si c'est pour parler avec des grands-parents communistes... bah j'ai eu les miens donc ça va, j'en sais assez !", a réagi Daniel Riolo, interpellé sur Twitter au sujet de cette lettre ouverte. "Après si t'as son numéro, vas-y...", a-t-il conclu à l'adresse de son interlocuteur.

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