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Perte du AAA : le duel à distance François Hollande / François Fillon continue

C'est depuis la Guadeloupe, où il est en campagne, que le candidat François Hollande a poursuivi son offensive contre le gouvernement. Le Premier ministre, François Fillon, lui répond, dimanche 15 janvier, dans une interview au JDD
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Fillon s'apprête à donner une conférence de presse suit à la perte du AAA de la France, à Paris, le 14 janvier 2012. (AFP - Miguel Medina)

C'est depuis la Guadeloupe, où il est en campagne, que le candidat François Hollande a poursuivi son offensive contre le gouvernement. Le Premier ministre, François Fillon, lui répond, dimanche 15 janvier, dans une interview au JDD

L'affrontement politique à distance autour de la dégradation de la note de la France continue.

A peine arrivé sur le sol antillais, samedi soir 14 janvier, le candidat socialiste a repris son assaut contre le chef de l'Etat, responsable selon lui de la perte du triple A français. "Ce n'est pas la France qui a été dégradée, c'est une politique, c'est une stratégie, c'est une équipe, c'est un gouvernement, c'est un président", a-t-il martelé.

La réplique est venue, une nouvelle fois, du Premier ministre qui, dans le Journal du Dimanche, invite M. Hollande à "soumettre son programme à Standard & Poor's".

En déplacement à Amboise (Indre-et-Loire), le chef de l'Etat n'a pas commenté l'événement. Mais il a indiqué qu'il "parlerait aux Français à la fin du mois" pour leur présenter les réformes qu'il proposera mercredi aux partenaires sociaux pour sortir de la crise et les a appelés "à faire preuve de courage" et "de sang-froid".

"Il serait intéressant de savoir ce qu'une agence de notation pense" du programme socialiste

Comme la veille lors de sa conférence de presse, et presque mot pour mot, le chef du gouvernement relativise la décision de l'agence de notation américaine dans le JDD.

"Ce n'est pas une bonne nouvelle, ni pour la France, ni pour les autres pays concernés... En même temps, elle était attendue. Elle était même prévisible... Nous restons parmi les signatures les plus crédibles au monde, avec notamment les États-Unis", explique-t-il.

Interrogé sur les propos du candidat socialiste, M. Fillon lui fait une suggestion. "Il pourrait soumettre son programme électoral à Standard & Poor's".

"Il serait intéressant de savoir ce qu'une agence de notation pense d'un programme dans lequel il n'y a que des augmentations de dépenses et des hausses d'impôt, et pire encore, des retours en arrière sur des décisions structurelles comme la réforme des retraites ou la politique nucléaire de la France", poursuit-il.

"Je ne crois pas qu'il y aura des conséquences immédiates pour la vie quotidienne des Français"

Prudent, le Premier ministre indique qu'il faudra observer en début de semaine (lundi 16 janvier, ndlr) la réaction des marchés, mais ne crois pas "qu'il y aura des conséquences immédiates pour la vie quotidienne des Français".

Reste que "la décision de Standard & Poor's rend ce rendez-vous plus pertinent que jamais" , affirme-t-il, allusion au sommet social du 18 janvier, rebaptisé depuis "sommet de crise". "Il faut faire maintenant les réformes de compétitivité", affirme M. Fillon.

Et d'annoncer la philosophie, sous forme interrogative. "Comment baisser le coût du travail en réformant le financement de la protection sociale ? Comment mettre en place de la souplesse dans les entreprises?", interroge M. Fillon.

A trois jours du sommet, et s'ils ignoraient encore, les organisations salariales connaissent le menu du sommet.

Pas sûr qu'ils en apprécient la teneur.

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