Pierre N'Gahane, Camerounais d'origine, préfet en France
Né au Cameroun et fils d’un inspecteur des impôts, Pierre N’Gahane est titulaire d’un doctorat en sciences de gestion. Il était vice-président de l’Université catholique de Lille avant que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, ne vienne le chercher en 2007 pour l’installer au poste de préfet délégué à l'égalité des chances de la région PACA, un poste spécialement créé après l’embrasement des banlieues en 2005.
Celui qui se définit comme "un noir africain" s’est notamment démarqué par son travail de terrain en faveur de l’intégration dans la ville de Marseille.
_ Attaché à ses origines africaines, il préside également l’association IDEAL, Initiatives pour le développement économique en Afrique à Lille.
Pierre N’Gahane devient le troisième préfet français issu de l’immigration après les nominations d’Aissa Dermouche dans le Jura en 2004 et celle de Nacer Meddah dans l’Aube en 2006, qui ne sont cependant plus en exercice. "Ce n'est naturellement pas le premier préfet noir que nous avons, mais c'est sans doute le premier préfet d'origine étrangère, les autres étant d'origine antillaise et donc français depuis Louis XIV", a dit le numéro un de l'UMP Patrick Devedjian, interrogé sur cette nomination lors de l'émission Questions d'info (LCP-France Info-AFP).
Effet Obama ?
La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade a salué cette nomination comme "un symbole fort adressé à nos compatriotes issus de l’immigration africaine". Une nomination qui intervient une semaine après l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis. Coïncidence ?... "C'est simplement la reconnaissance des qualités d'un homme qui exerçait déjà les fonctions de préfet", a rétorqué la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, interrogée sur cette question à la sortie du Conseil. Pas d'effet Obama assure pour sa part la ministre de la Justice Rachida Dati. "Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy" ait compté sur "un quelconque effet en quoi que ce soit et de quiconque", a déclaré la garde des Sceaux.
Ce qui est sûr c'est que l'élection présidentielle américaine a de nouveau soulevé la question de la représentation des minorités en politique, un terrain sur lequel la France a encore beaucoup de retard. "Quand on voit les Etats-Unis avec ses 641 maires noirs, ses quatre gouverneurs, (...) ses deux secrétaires d'Etat (...) ses 42 noirs députés à la Chambre des représentants (...) on se dit qu'il y a encore du travail", avait regretté sur France Info Rama Yade, au lendemain de l'élection de Barack Obama à la Maison Blanche.
Ecouter ci-dessous l'interview de Pierre N'Gahane par Bernard Thomasson
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