Plan d'économies : les compromis de Valls peinent à convaincre
A la veille d'un vote crucial à l'Assemblée nationale, Manuel Valls a écrit lundi aux députés pour annoncer quelques modifications du plan d'économies sur lequel ils sont amenés à voter mardi. Une manière pour le Premier ministre de calmer des députés socialistes hostiles à ces coupes de 50 milliards d'euros dans les dépenses publiques.
Avec ces concessions de dernière minute, Manuel Valls espère convaincre les frondeurs. Mais la tâche semble compliquée : les premières réactions laissent penser que le locataire de Matignon n'a pas encore convaincu.
"Des avances intéressantes mais pas suffisantes "
"Ce sont des avancées intéressantes, mais pas suffisantes ", explique ainsi le député PS de la Nièvre Christian Paul, qui voit dans le projet de Manuel Valls un plan pauvreté "annoncé il y a un an par Jean-Marc Ayrault ". "Nous voulons émettre un alerte, qui sera plutôt un vote d'absention ", explique celui qui a donc toujours l'intention de s'opposer à ce texte.
Vingt-et-un pour, combien contre ?
Dimanche dans les colonnes du JDD, 21 députés socialistes - avec à leur tête Bruno Leroux - ont appelé leurs collègues à soutenir le texte. Mais combien seront-ils à ne pas voter le programme de stabilité ?
Loin de se
limiter à l'aile gauche du PS ou aux aubrystes, la colère a touché le coeur du
groupe, des "hollandais " comme Matthias Fekl, Sandrine Mazetier ou encore Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes. Cette dernière, satisfaite des annonces du jour, n'est cependant pas encore sûre de voter pour le texte mardi et attendait d'en discuter avec les militants de sa fédédération.
Certains députés ont été convaincus
Certains députés socialistes ont cependant été convaincus par les compromis du Premier ministre : "J'ai le sentiment que notre demande de justice sociale a été entendue ", a
estimé Thomas Thévenoud, initialement au nombre des frondeurs. "Le gouvernement semble avoir entendu sa majorité, sans pour autant
remettre en cause l'économie générale de son plan ", a salué de son côté Thierry Mandon,
porte-parole du groupe.
Quant à l'entourage de Manuel Valls, il se félicite de la méthode adoptée par le locataire de Matignon : "On a devant nous ce qu'est la démonstration de la méthode de dialogue avec
la majorité: un dialogue permanent, constructif et en responsabilité ", a estimé un proche du Premier ministre, soulignant que "le cap des 50 milliards est
tenu, dans la justice ".
Mardi, le Premier ministre ira lui-même défendre ses choix devant le groupe
PS. Certes, ce vote sera purement consultatif. Mais sa portée n'en reste pour le moins pas très forte : un rejet du texte ou une large abstention des troupes PS auraient des conséquences catastrophiques pour
la majorité.
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