Polémique sur les Roms : Hollande recadre ses ministres
Le président a rappelé à ses ministres les "règles d'unité" et de "solidarité" qui doivent prévaloir au sein du gouvernement, alors qu'ils se sont opposés sur la question des Roms.
François Hollande a recadré son gouvernement, mercredi 2 octobre, après le différend qui a opposé ses ministres Cécile Duflot et Manuel Valls autour de la polémique sur les Roms. Le ministre de l'Intérieur avait nié la volonté d'intégration d'une majorité de Roms, évoquant leur "vocation à retourner dans leur pays". Francetv info revient sur les revirements dans ce dossier.
Cafouillage autour des propos de Manuel Valls
Manuel Valls aurait reconnu une "maladresse" auprès de Jean-Marc Ayrault, lundi, regrettant ainsi ses propos sur les Roms, selon une source gouvernementale. Le ministre de l'Intérieur aurait ainsi expliqué, au cours d'une réunion à Matignon, avoir prononcé "des phrases ambiguës, mal calculées", indique RTL mercredi.
Mais selon des proches de Manuel Valls, le ministre se serait contenté de regretter "la teneur des débats sur les Roms". A la sortie du Conseil des ministres, le principal intéressé n'a pas voulu commenter les informations du jour. Il a simplement lâché : "Ne vous inquiétez pas. Tout va très bien."
"Bonjour ! Ne vous inquiétez pas. Tout va très bien", assure Manuel Valls en sortant du Conseil des ministres. #roms
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) October 2, 2013
François Hollande intervient
"C'est la dernière fois", aurait prévenu le président de la République, en détachant distinctement les syllabes pour bien se faire comprendre par son gouvernement, a confié un ministre. "Ce recadrage a été clair, net et personne n'a moufté", a ajouté ce dernier.
Après plusieurs jours de mutisme, François Hollande a donc décidé de réagir, mercredi, lors du Conseil des ministres. Le président a rappelé à ses ministres les "règles d'unité" et de "collégialité, solidarité (et) responsabilité" qui doivent prévaloir au sein du gouvernement, selon un ministre. Il aurait par ailleurs demandé à Jean-Marc Ayrault de jouer pleinement son rôle, en veillant "encore davantage" au travail et à l'expression du gouvernement.
François Hollande a concédé que "participer à un gouvernement n'efface pas les sensibilités", tout en ajoutant que les éventuels débats doivent être soumis à son "arbitrage" et "se situer à l'intérieur du gouvernement, non sur la place publique". Enfin, dans une allusion implicite à la montée du Front national et aux élections municipales, François Hollande a averti : "Vous connaissez les menaces qui nous entourent et qui se nourrissent de la défiance."
Le gouvernement tente d'éteindre la polémique
Najat Vallaud-Belkacem a résumé la mise au point du chef de l'Etat lors de son point presse : "Le président de la République a mis un terme définitif à la polémique de ces derniers jours en rappelant que la France avait des valeurs et des principes et que notre politique à l'égard des populations roms les respectait scrupuleusement, cela n'a pas à être mis en doute un seul instant".
Interrogé dans la cour de l'Elysée à la sortie du Conseil des ministres, le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a estimé "ça a été clair, ça a été net, ça a été un président parfaitement dans son rôle". Avant d'ajouter : "C'est un rappel de la vie d'un gouvernement, (...) c'est de la solidarité, de l'unité, de la responsabilité." De son côté, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a lâché : "Les règles, c'est qu'une équipe ça fait bloc, c'est un pacte dans l'adversité, c'est ça le message".
Mardi à l'Assemblée, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait jugé qu'il n'y avait "pas de raison d'exacerber" la question des Roms et estimé possible "l'intégration" des tziganes d'Europe de l'Est à condition qu'ils respectent "les lois de la République".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.