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Pourquoi François Hollande doit être pressé de passer à 2014

François Hollande tourne la page d'une année 2013 délicate, lors des traditionnels vœux télévisés, mardi 31 décembre. Son bilan est loin d'avoir convaincu la presse.

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président François Hollande, lors d'une conférence de presse à Bruxelles (Belgique), le 20 décembre.  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Pour la deuxième fois depuis son élection, François Hollande doit présenter ses vœux aux Français, mardi 31 décembre, au cours du traditionnel exercice télévisé. Guère épargné par la presse, éreinté dans les sondages, le président a de bonnes raisons de vouloir tourner la page d'une année 2013 catastrophique. Chronique d'une fin d'année morose, au gré de l'humeur des journaux.

Une année dans la douleur

"François Hollande clôt ce soir une année très difficile", explique Le Parisien (article payant). Au moment de distribuer ses bons et mauvais points, le quotidien précise tout de même que le président a su... redresser sa cravate, souvent nouée de travers au début du quinquennat. Ailleurs aussi, les termes péjoratifs fusent pour qualifier l'année 2013 et la succession de couacs qui l'ont marquée, de l'affaire Cahuzac à l'affaire Leonarda. "Une année noire pour Hollande"estime Le Point"Une annus horribilis pour le chef de l’État, devenu en quelques mois le président le plus impopulaire de la Ve République", résume Le Figaro. Aucun quotidien ne vient au secours de l'Elysée. "Le changement c'était 'maintenant'. Comme sœur Anne, nous n'avons rien vu venir", ironise l'éditorial de L'Humanité.

Conclusion ? "Déception à gauche, défiance à droite", entend-on sur RTL. "La courbe de l'impopularité [de François Hollande] suit celle du chômage : à la hausse." Malgré les promesses de l'Elysée, la courbe ne s'est pas (encore) inversée. Mauvais timing. "Un cadeau de Noël que François Hollande aurait sans doute bien aimé revendre sur internet", plaisante Eve Roger, vendredi 27 décembre sur Europe 1. "Pas de bol", de l'aveu même d'un proche de l'Elysée, cité par plusieurs médias. Ces mauvais chiffres alourdissent un bilan déjà contesté. "François Hollande en plein déni", juge Le Figaro au lendemain de l'annonce. "L'aversion de la courbe", titrait de son côté Libération

Des sorties publiques manquées

Les critiques pleuvent également dans les colonnes des InrocksL'hebdomadaire revient sur une "année douloureuse", égratignant au passage la personnalité du président. "Si François Hollande avait voulu ressembler à sa marionnette des Guignols, il ne s’y serait pas pris autrement." En Arabie Saoudite, justement, François Hollande n'a pas perdu de son humour, remarque La Croix, mardi 31. Mais le quotidien décrit ces plaisanteries comme "un pied de nez à cette année terrible, marquée par une cascade de plans sociaux et symbolisée par un mouvement de 'ras-le-bol fiscal'".

Autre défaite, donc, qui déborde le terrain politique. C'est la personne même de François Hollande qui est contestée. Hué il y a trois mois, lors d'un salon de l'élevage en Auvergne, le président est depuis souvent sifflé lors de ses déplacements. Deux fois sur la seule journée du 11-Novembre, le matin sur les Champs-Elysées, puis l'après-midi à Oyonnax (Ain). François Hollande n'a plus la cote dans les sondages. Seules 22% des personnes interrogées se disent satisfaites par son action, selon le dernier baromètre Ifop publié dans le Journal du Dimanche, le 22 décembre. L'Elysée n'aura sans doute aucune nostalgie au moment de passer à la nouvelle année.

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