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Primaire PS : qui sont les directeurs de campagne des candidats ?

Ils ont tous un profil différent, mais un seul et unique but : conduire leur candidat à la victoire.
Article rédigé par Florencia Valdés Andino
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Les candidats à la primaire socialiste lors de l'université du PS à La Rochelle. (Pierre Andrieu/AFP)

Ils ont tous un profil différent, mais un seul et unique but : conduire leur candidat à la victoire.

Le bras droit de Hollande
A la tête de l'équipe Hollande, on trouve un Breton d'adoption, Stéphane Le Foll, 51 ans. Contrairement aux anciens amis de François Hollande, tels Julien Dray et François Rebsamen qui ont soutenu Ségolène Royal en 2007, cet ancien enseignant en économie est toujours resté fidèle à l'ex-premier secrétaire du PS.

Les deux hommes se sont rencontrés quand Stéphane Le Foll, conseiller municipal du Mans, est entré au cabinet de François Hollande en 1997. En 2001, il est membre du Conseil national. Entre 2003 et 2005, il devient secrétaire national à la coordination. Et en 2007, il entre au bureau national du Parti socialiste. Il parvient ainsi à devenir une figure importante au PS sans, pour autant, faire la une des médias.

Depuis que François Hollande est candidat à la primaire, Le Foll a laissé sa discrétion au placard. Il est présent dans les médias, parfois, malgré lui. Les projecteurs se sont braqués récemment sur lui dans le cadre de l'affaire DSK-Banon. Il a été auditionné en tant que bras droit de François Hollande à l'époque des faits présumés.

Il oeuvre essentiellement en coulisses avec les députés Bruno Le Roux, André Vallini et l'ancien ministre Michel Sapin. Une équipe resserrée autour du favori des sondages. "Le problème n'est pas d'être le favori parmi des candidats socialistes. Le problème est d'être le favori pour permettre de battre Nicolas Sarkozy", martèle Stéphane Le Foll.

Un homme de terrain chez Martine Aubry
"Ce scrutin va fonctionner comme une élection municipale", estime François Lamy, 42 ans, le directeur de campagne de Martine Aubry depuis juillet. Pour lui, "la décision de voter à la primaire se fera dans les derniers jours de la campagne, c'est sur le terrain que ça va se jouer". Le député-maire de Palaiseau (Essonne), ainsi que l'équipe de campagne de la première secrétaire du Parti socialiste, s'inspire de la campagne d'Obama : les soutiens du candidat démocrate s'étaient mobilisés à l'échelle locale et s'étaient fixé un nombre de votes à atteindre.

Ce goût du terrain est né sans doute quand il était animateur socio-culturel, ou encore instituteur de 1981 à 1985. Lamy adhère alors au PS et sa carrière débute à ce moment-là. Il y devient assistant chargé du secteur cadre de vie jusqu'en 1988.

Par la suite, il a été secrétaire national chargé des adhésions, de la vie associative, et des questions de défense. Il préside le club « Réformer », groupe de réflexion politique fondé par Martine Aubry. Il devient son bras droit lorsqu'il la soutient pendant le congrès de Reims fin 2008. Par la suite, il est nommé conseiller politique de la première secrétaire .

Le" vieux sage" de Ségolène Royal
Sur son blog
, dans les médias, aux côtés de sa candidate, Jean-Louis Bianco met le paquet. Pour lui, il n'y a pas de doute, Ségolène Royal est LA candidate : "Elle en a plus que tous les autres candidats. Elle a aussi une constance dans ses propositions, comme lorsqu'elle demande le remboursement du bouclier fiscal. Et là, tout le monde reprend ses propositions. Ségolène a cette caractéristique d'avoir toujours un temps d'avance, de voir plus loin". En 2007, comme aujourd'hui, son expérience en politique est un atout essentiel pour la campagne de Ségolène Royal.

Après des études prestigieuses - Sciences Po, l'Ecole nationale d'administration en 1969 -, il entre dans la haute administration en tant qu'auditeur au conseil d'Etat. En 1978, il monte en grade et devient maître des requêtes au même conseil d'Etat.

A 39 ans, Jean-Louis Bianco fait une entrée fracassante dans la vie politique en devenant secrétaire général de l'Elysée en 1982. Pendant neuf ans, un record, il va ainsi être l'un des plus proches collaborateurs du président socialiste François Mitterrand.

En 1991, il quitte le palais de l'Elysée pour entrer au gouvernement. Il devient ministre des Affaires sociales et de l'Intégration dans le gouvernement d'Edith Cresson. L'année suivante, il devient ministre de l'Équipement, du Logement et des Transports dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Après la défaite des socialistes aux législatives de 1993, Jean-Louis Bianco consacre son énergie à son enracinement local : il fait toute sa carrière dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Il reste sur la touche après la victoire de la gauche aux législatives de 1997 et l'accession de Lionel Jospin.

La campagne présidentielle de 2007 auprès de Ségolène Royal constitue son grand retour en politique. Cette dernière l'avait même pressenti comme son premier ministre si elle avait été élue. Lors cette campagne, il a exercé la fonction de "vieux sage", aux dires de certains - il connaît par cœur le PS- en rectifiant les multiples erreurs et improvisations de Ségolène Royal dans les médias.

La plume de Lionel Jospin auprès d'Arnaud Montebourg
Le 30 mai 2011, Aquilino Morelle , 49 ans, annonce son soutien à Arnaud Montebourg. Docteur en médecine, professeur à Sciences Po et à Paris I et conseiller politique de Lionel Jospin à Matignon, l'intellectuel passé par les bancs de l'ENA met, au service du candidat de la "démondialisation", des compétences acquises au cours d'une brillante carrière.

En 1988, il est reçu deuxième au concours de l'ENA. Pendant le "grand oral", l'examinateur, alors membre du cabinet du ministre de l'Education nationale d'alors, Lionel Jospin, lui fait passer un mot: "Je voudrais vous revoir". En septembre 1995, alors que l'ère mitterrandienne s'achève, Aquilino Morelle termine ses études. Quelques mois plus tard, il est présenté au premier secrétaire, un certain... Lionel Jospin. Il devient la plume du leader socialiste, entre autres.

Aujourd'hui, le fils d'ouvriers qui a atteint les sommets de la République soutient " le candidat de l'alliance des classes moyennes et populaires".

Quant aux faibles résultats de son candidat dans les sondages, l'énarque ne perd pas l'espoir : "La campagne démarre seulement, les Français étaient en vacances".

L'inconnu de Manuel Valls
Un directeur outsider, pour un candidat outsider. Le cadre territorial et élu local, Luc Carvounas, 40 ans, est le directeur de campagne de Manuel Valls. Ce cadre territorial, militant associatif est entré au Parti socialiste en 1995. Il fut secrétaire de la section PS d'Alfortville de 2003 à 2008 avant d'être élu en novembre dernier premier secrétaire de la fédération PS du Val de Marne. Avant de devenir le directeur de la campagne de Manuel Valls, il a été un de ses conseillers politiques.

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