Les trois raisons pour lesquelles Hollande y croit encore
Avec une cote de popularité au plus bas, comment François Hollande tente-t-il de reprendre la main ? Francetv info revient sur les thèmes que le président s'efforce de mettre en avant.
Mal parti, François Hollande, avec son impopularité record ? Eliminée, l'hypothèse qu'il se représente en 2017 à la présidentielle ? Pas forcément. "Peut-il s'en sortir ?", s'interrogeait le Journal du Dimanche dans son édition du 7 décembre : Et Libération, lundi 8 décembre, revient sur "les manœuvres de Hollande". Ces articles égrènent les nouveaux thèmes martelés ces derniers jours par l'exécutif ou des proches du chef de l'Etat. Francetvinfo liste les trois raisons pour lesquelles François Hollande croit encore à 2017.
Une embellie économique en perspective ?
L'argument. Youpi, la crise est finie ? Pas tout à fait, mais l'horizon s'éclaircit, selon le gouvernement. Sur son Tumblr, il liste "trois bonnes nouvelles qui ne sont pas assez rappelées" : la chute de l'euro (-10%), celle du pétrole (-30%) et la baisse des taux d'intérêt (tombés à 1%). Des "indicateurs de l'espoir", selon le JDD, qui représentent "une bouffée d'oxygène pour les entreprises qui exportent en dehors de la zone euro et regagnent ainsi en compétitivité".
Il s'agit donc d'en finir avec les discours déclinistes et le french bashing. Cela tombe bien : le gouvernement s'est trouvé un allié de choix avec le patron de Free, Xavier Niel. "La France est un pays fantastique pour les entreprises", proclame-t-il. Dans le numéro spécial des Echos réalisé par plus de 200 personnalités, Laurent Fabius affirme : "Notre pays demeure partout une nation attendue et entendue (...) Dire cela, ce n'est faire preuve ni d'aveuglement ni d'arrogance, c'est combattre la 'francinistrose'."
Sa limite. Le chômage, encore et toujours, qui touche plus de 5 millions de Français. Ces électeurs-là ne seront guère convaincus par un discours optimiste, s'il ne change pas leur réalité quotidienne.
L'unité au PS en vue ?
L'argument. L'exercice tient du grand écart : peut-on mener une politique dénoncée par les frondeurs socialistes et appeler au rassemblement du parti ? Oui, si l'on en croit Libération (article payant). Selon le quotidien, le président de la République aurait compris qu'à "force de déporter Hollande à la droite du PS, le Premier ministre créait (volontairement ?) les conditions d'un impossible rassemblement à gauche. Et donc d'un échec certain de Hollande en 2017". Consigne aurait donc été donnée aux soutiens de Hollande de "multiplier les gestes et les paroles bienveillantes vis-à-vis de Martine Aubry". Manuel Valls a-t-il dû, lui aussi, offrir des gages de fidélité ? "Je suis là jusqu'à la fin du quinquennat, c'est ce que nous avons convenu avec le président", a-t-il soutenu sur France 2 dimanche.
Sa limite. Une partie des socialistes entend bien en découdre avec les orientations choisies par l'exécutif, à l'occasion du congrès du PS en juin 2015. Et, dès lundi soir, la sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann entre en guerre à Marseille contre la loi Macron, lors d'un meeting aux côtés de Pierre Laurent (PCF) et Emmanuelle Cosse (EELV).
Un front anti-Sarkozy qui ressurgit ?
L'argument. L'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP ? Plutôt une bonne nouvelle pour l'exécutif et le PS. D'autant que, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien, le retour de Nicolas Sarkozy à l'Elysée ne convainc pas une majorité de Français, à un peu plus de deux ans de l'élection présidentielle. Deux tiers des sondés et 39% des sympathisants de droite ne souhaitent pas qu'il se présente en 2017. Sa présence dans les médias permettrait à la gauche de surligner le côté "clivant" de l'ex-chef de l'Etat.
Vendredi, le secrétaire national chargé des élections au PS, Christophe Borgel, donnait le ton. Il l'assurait à francetv info : non, le quinquennat de Hollande et celui de Sarkozy, ce n'est "pas pareil". "Ni sur l'éducation, ni sur l'emploi, ni sur les quartiers populaires !", détaille-t-il. Manuel Valls, lui, a insisté dimanche soir sur France 2 sur "l'esprit de revanche" qui anime Nicolas Sarkozy : "J'ai le sentiment qu'il est mû par une seule idée : la revanche", a-t-il dit. "La revanche contre le président de la République : on peut le comprendre, il a perdu l'élection en 2012. A l'égard de ses amis, peut-être. Mais j'ai surtout le sentiment qu'il s'agit une revanche à l'égard des Français."
Leur limite. La mobilisation anti-Sarkozy profitera-t-elle à François Hollande ? Ou davantage encore au Front national, qui attend son heure ? Dans l'Aube, où les électeurs choisissaient dimanche le successeur de François Baroin, devenu sénateur, le candidat de la majorité présidentielle, Olivier Girardin, est en recul de 14 points par rapport à 2012, avec 14,69% des suffrages. Et se retrouve éliminé, au profit de l'UMP et du FN. Certes, ce n'est qu'un scrutin local. Mais il ne représente guère un bon présage électoral.
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