Primaire de la gauche : le PS et la droite s'écharpent à propos des chiffres de participation
Les chiffres définitifs de la participation au premier tour n'ont pas encore été communiqués, lundi matin. Mais, selon les organisateurs, entre 1,6 et 1,7 million d'électeurs se sont déplacés.
Quels que soient les chiffres définitifs, le premier tour de la primaire de la gauche a bien moins mobilisé que son équivalent de droite. Le dernier chiffre de participation communiqué par les organisateurs à franceinfo, lundi 23 janvier à 10 heures, est de 1,6 million de votants, sur 93% des bureaux de vote. D'après les projections les plus optimistes des organisateurs, jusqu'à 1,7 million d'électeurs se seraient déplacés.
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La droite interroge "la crédibilité de l'organisation"
C'est bien moins que les 4,3 millions de votants du premier tour de la primaire de la droite. Du coup, les élus de droite s'en donnent à cœur joie pour critiquer l'organisation de cette primaire. "C'est de toute évidence un chiffre très bas", a jugé sur France 2 Thierry Solère, qui avait organisé la primaire de son camp. Le porte-parole de François Fillon fustige aussi des approximations sur les chiffres."Hier soir, on nous parlait de 1,7 million, après on nous parlait de près de 2 millions, on se réveille ce matin, maintenant on parle de près de 1,3 million", a-t-il lancé.
Je serais un des sept candidats, je me poserais la question de la crédibilité de l'organisation, en tout cas sur la participation.
Thierry Solère, porte-parole de François FillonFrance 2
Même son de cloche du côté de Bernard Accoyer, le secrétaire général du parti Les Républicains. "Je m'interroge sur la confusion qui règne encore à cette heure sur la participation, avec un écart considérable entre 1,2 million et 1,7 million. C'est quand même un écart qui va de 30% à 50%", a-t-il dit sur RTL.
"Des chiffres gonflés à l'hélium solférinien"
Dès le début de la soirée électorale, alors que les premières projections annonçaient jusqu'à 2 millions de participants, le Parti de gauche s'est interrogé sur les chiffres. "Les doutes étaient confirmés, a tweeté dimanche soir Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Seulement 1,3 million de votants sur 80% des bureaux de vote, loin des chiffres annoncés en début de soirée."
Les faux chiffres de participation d'hier soir du PS s'effondrent. Seulement 1,4 M contre 2,7 en 2011. 1 sur 2 n'est pas venu #Flop
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 23 janvier 2017
Merci. Je ne cesse de le répéter depuis le début de la soirée..les chiffres de Cambadelis étaient gonflés à l helium solferinien https://t.co/Smmubj9co1
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 22 janvier 2017
"Je ne suis pas un tricheur"
Ces critiques font grincer des dents rue de Solférino. "Le Parti de gauche donne des leçons alors que vous n'avez jamais les résultats de leurs votes, qui se font à main levée et en présence du service d'ordre", fustige un responsable du Parti socialiste, interrogé par franceinfo.
"Je ne suis pas un tricheur", se défend de son côté Christophe Borgel. Le président du Comité national d'organisation de la primaire explique à franceinfo que, lundi matin, les résultats d'environ 500 bureaux se faisaient toujours attendre sur 7 530 au total.
En extrapolant sur la participation de ces bureaux, il estime que la participation finale se situera entre 1,6 million (selon la projection la plus pessimiste) et 1,7 million (selon la projection la plus optimiste) de participants. Des résultats affinés devraient être communiqués "dans la matinée".
"C'est moins qu'attendu, c'est pas mal non plus"
La participation est-elle plus faible qu'attendu ? Pas pour le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui a évoqué un premier tour "réussi", "malgré une campagne incroyable, inlassable, contre le scrutin". Même sentiment du côté de Manuel Valls qui, après l'annonce des résultats, a salué "celles et ceux qui se sont mobilisés face aux forces qui voulaient l'échec de cette primaire".
Vincent Peillon n'est pas du même avis : "La participation a été, il faut dire les choses, moyenne", a-t-il avoué. Invité sur France Inter, Benoît Hamon a aussi fait preuve de réalisme. "C'est moins qu'attendu, c'est pas mal non plus. La gauche est affaiblie", a concédé le candidat arrivé en tête.
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