Quelques dizaines de prostitués défilent contre Najat Vallaud-Belkacem à Paris
Ils étaient quelques dizaines de prostitués à manifester samedi 7 juillet à Paris. Objectif : dénoncer la volonté affichée de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem d'abolir la prostitution en France et de pénaliser les clients.
Quelques dizaines de prostitués, hommes et femmes se sont réunis pour dénoncer la volonté affichée de la ministre des Droits des femmes d'abolir la prostitution en France et de pénaliser les clients.
"Nous ne sommes pas des inadaptées sociales"
"Elle ne peut pas représenter les femmes avec des idées pareilles", "Nous ne sommes pas des inadaptées sociales", a déclaré samedi 7 juillet Cloé Navarro, responsable du Strass (Syndicat du travail sexuel) qui revendique 500 membres, à propos de Najat Vallaud-Belkacem.
Des militants d'Act Up se sont joint à la protestation brandissant des banderoles : "Pénalisation du client, le PS fait le jeu du sida", "Répression = contamination".
Si elle devait être votée, "c'est une loi qui va précariser encore plus les prostitués et qui les exposent à l'épidémie du Sida entre autres", a déclaré Kamel El Djatou responsable d'Act Up Paris.
Des manifestations similaires ont été organisées vendredi 6 juillet à Lyon et Toulouse.
Des féministes soutiennent "l'abolition"
Dans le même temps, Mme Vallaud-Belkacem a reçu samedi le soutien de féministes et de personnalités favorables à "l'abolition" de la prostitution. Celles-ci affirment combattre "non pas le libertinage" mais "l'exploitation sexuelle".
"L'esclavage n'a pas été éradiqué mais il a bel et bien été aboli", affirment les signataires dans une tribune publiée par Mediapart. Ajoutant , que "le même choix pour la prostitution serait une avancée de civilisation".
Il y a deux semaines, la ministre des Droits des femmes avaient expliqué que son "objectif, comme celui du PS, c'est de voir la prostitution disparaître", même si elle avait reconnu qu'il s'agissait là d'"un chantier de long terme".
Interrogée vendredi sur France Inter sur la position de sa collègue du gouvernement, la garde des Sceaux Christiane Taubira avait répondu que la loi punissait "déjà le proxénétisme". "C'est le Premier ministre qui arbitrera sur cette question", avait-elle souligné.
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